Al-Muqaddasi

Al-Muqaddasi
Biographie
Naissance
Décès
Vers ou après 1000
Le CaireVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
شمس الدين المقدسيVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres noms
Al-Maqdisi
Activité
Œuvres principales
Ahsan at-taqâsîm fî maʿrifat al-aqâlim (en arabe : La Meilleure Répartition pour la connaissance des provinces)

Al-Muqadassi, né vers 945 à Jérusalem[1], en Palestine, et mort vers[2] ou après[3] 1000 est un géographe arabe.

Son nom complet est Abou Abd Allah Shams al-Din Muhammad ben Ahmad ben Abi Bakr al-Banna al-Shami al-Muqaddasi al-Bashari[2]. Il est connu sous son nisba le plus courant, Al-Muqadassi, qui se rapporte à sa ville de naissance. Le nom sous lequel il est le plus connu signifie donc « celui qui est né à Jérusalem », le Hiérosolymitain.

Al-Muqaddasi est originaire de Jérusalem (Bayt al-Maqdis en arabe), qui lui donne son nom. Il aime particulièrement sa cité et la décrit longuement dans son œuvre.

Il est considéré comme un des plus grands géographes du Moyen-Âge, voire le plus grand[4],[5]. Il a marqué son époque par son esprit curieux et son engagement dans le commerce dès son plus jeune âge. Cette activité lui a permis de voyager largement, notamment en Perse, où il a renforcé sa maîtrise du persan, une langue qu'il avait apprise de sa mère. Son expertise linguistique lui a ouvert les portes de nombreuses cultures, enrichissant ainsi son expérience personnelle et professionnelle.

Outre son travail dans le commerce, il a également montré un intérêt pour l'urbanisme et la construction, ayant hérité cela de son père, qui était surnommé al-Banna, ainsi que de son grand-père, qui était l'un des constructeurs les plus habiles et l'un des ingénieurs des rues d'Acre et le bâtisseur de son port[1] à l'époque du prince Ahmad ibn Tulun (835-884 après J.-C.), fondateur de l'État tulunide.

Cependant, cela n'était pas ce qui occupait son esprit, comme il l’écrit lui-même : vers l’âge de 20 ans, il part en voyage. En 967, il fait le pèlerinage à la Mecque[1].

Ses voyages et ses écrits offrent un aperçu précieux des défis et des réalités des voyages à l'époque médiévale, comme l'illustrent les récits de voyageurs contemporains tels qu'Ibn Battuta et Ibn Jubayr. Ces derniers décrivent en détail les souffrances et les dangers du voyage, depuis les longs périples en caravane jusqu'aux interactions parfois périlleuses avec des bandits de grand chemin ou des exploitants locaux. Malgré ces obstacles, Al-Muqaddasi, comme beaucoup d'autres de son temps, a été poussé par un désir insatiable de découvrir et de comprendre le monde qui l'entourait, laissant derrière lui un riche héritage de connaissances et d'expériences.

Après avoir dépassé l'âge de l'adolescence, il quitte sa Palestine natale pour entreprendre une série de voyages qui le mènent à travers de vastes régions du monde musulman, incluant l’Arabie, le Khorasan, l’Irak, et le plateau iranien. C'est à Chiraz, en 375 de l'Hégire (986 de notre ère), qu'il rédige son œuvre capitale, à peu près en même temps qu’Ibn Hawqal finalisait la sienne.

Le parcours d’Al-Muqaddasi est fortement marqué par des influences chi'ites, probablement en lien avec le califat fatimide du Caire. Son voyage, motivé vraisemblablement par le commerce, s'est transformé en une quête de connaissances géographiques. Son travail, inscrit dans la tradition des grands géographes comme Balkhi, Istakhri et Ibn Hawqal, enrichit considérablement la description des pays d'Islam. Avec une originalité et une précision remarquables, Al-Muqaddasi a su élever la géographie à un niveau d'érudition et de détail jamais atteint auparavant, faisant de lui l'un des géographes arabes les plus respectés et influents de son temps.

Sa capacité à transmettre son savoir à travers les générations atteste de son statut d'érudit éminent, dont l'influence perdure et s'enrichit au fil du temps.

  1. a b et c E. Tixier, op. cit., p. 128.
  2. a et b Emmanuelle Tixier du Mesnil, « Al-Muqaddasi », in Sabri Giroud (dir.), La Palestine en 50 portraits. De la préhistoire à nos jours, Paris : Riveneuve, 2024, (ISBN 978-2-36013-674-2), p. 127.
  3. André Miquel, « Muqaddasi ou Maqdisi Al- (mort apr. 1000) », Encyclopedia universalis, consulté le 17 mai 2024.
  4. « Le plus grand géographe arabe du Moyen Âge, ce qui revient à dire qu’il est le plus grand de tous les géographes du Moyen Âge », E. Tixier, Ibid..
  5. « La meilleure œuvre géographique arabe », Toufic Fahd, « Al-Muqaddasi, Ahsan at-taqâsîm fî ma'rifat al-aqâlim (La meilleure répartition pour la connaissance des provinces) Traduction partielle, annotée par André Miquel. Damas, Institut français, 1963 », compte-rendu de lecture, Revue d'histoire et de philosophie religieuse, 1965, vol. 45, no 2, p. 286-289.

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