La Picardie (en picard : Picardie, prononcé [pika(ː)rdi]) est une entité géographique et culturelle, située au nord de la France et partiellement en Belgique, bordée par la Manche. Les premières mentions de cette province datent du Moyen Âge : elle connaît sa première existence officielle au XIIIe siècle à travers la nation de Picardie de l'université de Paris, et rentre dans l'administration française au XIVe siècle[1]. Contrairement à des régions comme la Normandie, la Bretagne ou la Champagne, la Picardie ne fut jamais érigée en duché, comté, ou principauté, et les définitions de la Picardie fluctuèrent ainsi au cours des siècles dû à l'ancienne instabilité politique de la zone qu'elle recouvre.
La première description géographique de la Picardie apparaît à la fin du Moyen Âge central, et y range alors les évêchés d'Amiens, Beauvais, Arras, Tournai et Thérouanne[2]. Au Moyen Âge tardif, on y place aussi Saint-Quentin, Douai, Abbeville, Béthune, Clermont ou encore Noyon, Valenciennes, Boulogne-sur-Mer, Hesdin, Laon[3],[4]. On définit alors une Haute et une Basse Picardie, la Haute se veut proche de l'Île-de-France, tandis que la Basse, que Barthélémy l'Anglais cite comme le Hainaut[2], se veut proche de la Flandre et du Brabant.
Pendant l'Ancien Régime, la Picardie est en général définie par treize pays traditionnels, toujours distribués selon une Haute et une Basse Picardie, la première regroupe les pays à l'intérieur des terres et la seconde les pays maritimes. Elle est partagée entre les gouvernements de Picardie et d'Île-de-France. Le gouvernement de Picardie contient la moitié nord de la Haute-Picardie, tandis que le gouvernement de l'Île-de-France détenait la moitié sud, incluant des villes comme Beauvais, Noyon ou Laon. Cette description de la Picardie, que l'on retrouve au XIXe et au XXe siècle dans les mémoires et compte-rendus de la société des antiquaires de Picardie[5], et de la Société historique de Haute-Picardie[6], s'étend de Senlis jusque Calais, de Soissons et Laon, jusque Abbeville et Boulogne-sur-Mer.
Chez des historiens et des géographes comme Robert Fossier, Albert Demangeon ou Philippe Pinchemel, on substitue à la Picardie d'Ancien régime, l'idée d'une Picardie ethnique, identifiée notamment par la langue picarde, qui comprendrait donc Senlis et Soissons, que la tradition populaire attribuait historiquement à la Picardie en raison de leur parler[7], et dont la limite septentrionale serait la frontière linguistique avec le flamand, s'étendant donc sur Calais et Tournai. Au XXe siècle, le géographe Albert Demangeon démontre l'existence d'une Picardie géographique à travers ce qu'il intitule « la plaine picarde », qui est la vaste plaine de craie s'étendant de Beauvais à Arras, de Cambrai et Laon, jusque Abbeville et le Boulonnais[8].
De 1972 à 2015, une région du même nom est créée, rassemblant les trois départements de la Somme, l'Oise et l'Aisne. Cette région regroupait donc la plus grande partie de la Picardie selon sa définition d'Ancien régime.
Aujourd'hui, la Picardie, dans ses multiples définitions, est en grande partie contenue dans la région Hauts-de-France et répartie sur ses cinq départements, une partie de la « Picardie ethnique » ou linguistique fait partie de la région Wallonie, en la province de Hainaut, et une petite partie du Beauvaisis historique figure dans la partie septentrionale du département du Val-d'Oise, autour de Beaumont-sur-Oise et de L'Isle-Adam.
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incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées 1601_Bartholomaeus_Anglicus
« de cette Picardie qui s'étend de Calais à Senlis et de Vervins à la mer »