L’abbaye Saint-Alban devant Mayence a été, plusieurs siècles durant, l’un des monastères les plus importants de l'Ordre de Saint-Benoît en Europe. Elle était située devant Mayence, dans le Saint-Empire romain germanique.
Cette abbaye a pris la succession d'un monastère bénédictin qui se dressait naguère sur le Mont Saint-Alban au sud de Mayence[1]. Dès la seconde moitié du Ve siècle, il y avait à cet endroit une église à nef unique dédiée à Alban de Mayence, dont les dimensions en plan étaient de 13 × 28 m, et à laquelle une communauté monastique aisée, d’obédience columbanienne (entretenant des relations avec Saint-Gall) a dû être rattachée (l'épitaphe d'un certain abbé Pertram faisant foi) au plus tard au VIIe siècle. Une nouvelle chapelle plus importante fut érigée et consacrée le par l’archevêque Richulf de Mayence (787–813). La congrégation était peut-être alors déjà convertie[2] à l'obédience bénédictine dans la mouvance de la réforme monastique prônée par Benoît d'Aniane. Le rayonnement spirituel de l’abbaye franque se reflétait déjà au travers de la taille peu ordinaire de la nef ; mais l’abbaye carolingienne à trois nefs consacrée le par Richulf rejoignait par ses dimensions la cathédrale carolingienne de Cologne et demeura jusqu'à la construction de la cathédrale de Mayence par l'archevêque Willigis la plus grande église du pays (largeur de la nef centrale env. 12,40 m, largeur des collatéraux de 6,20 m).
Le monastère était célèbre pour son école pietate doctrinaque inclinatum et sa somptueuse abbaye. L’école dépendait de l’Académie palatine, où l’archevêque Richulf aussi bien que l’archevêque Raban Maur, né en 780 à Mayence, avaient reçu leur instruction. Si au moins une partie de la production des manuscrits du Haut Moyen Âge de provenance mayençaise, et qui présente des traits bien reconnaissables, a dû être localisée à Saint-Alban, il semble toutefois que le scriptorium proprement dit se trouvait dans la cathédrale.