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Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Alain (d) |
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alinien[1] |
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Émile-Auguste Chartier, dit Alain, né le 3 mars 1868 à Mortagne-au-Perche (département de l'Orne)[2], mort le 2 juin 1951 au Vésinet (département des Yvelines), est un essayiste, un journaliste, un professeur et philosophe français.
Professeur laïc et républicain, engagé volontaire lors de la Grande Guerre, il émerge dans l'entre-deux-guerres comme une figure emblématique du pacifisme de gauche (Mars ou la guerre jugée, 1921) et s'illustre comme intellectuel dans les dernières décennies de la IIIe République par une forme de « journalisme philosophique », notamment à travers cinq mille Propos publiés quotidiennement dans la presse (1906-1936). S'inscrivant dans la tradition cartésienne et élève de Jules Lagneau, sa pensée, critique et individualiste en politique, est souvent qualifiée de « rationaliste ».
Émile Chartier a utilisé différents pseudonymes entre 1893 et 1914. Il signe sous le nom de « Criton » six « Dialogues » adressés à la très universitaire Revue de métaphysique et de morale[3] (dans laquelle il signe, par ailleurs, plusieurs articles de son vrai nom[4]) ; il signe « Quart d'œil », ou encore « Philibert », ses pamphlets dans La Démocratie rouennaise[5], journal éphémère destiné à soutenir la campagne du député Ricard à Rouen ; enfin « Alain » ses chroniques dans La Dépêche de Lorient (jusqu'en 1903) puis dans La Dépêche de Rouen et de Normandie de 1903 à 1914.
Au plan philosophique, si sa dette vis-à-vis du cartésianisme est indéniable, il n'en remet pas moins en cause « le dualisme de l'esprit et de la nature, de la conscience et du corps, de la liberté et du mécanisme »[6], et c'est plutôt sous la forme d'une interrogation qu'il aborde la question de la raison : à la fois la plus puissante des facultés humaines pour orienter le jugement, mais aussi une façon d'éliminer la liberté du jugement – notamment sous la forme des techno-sciences, qui se développent à son époque[7].
Aussi sa pensée, d'apparence anti-systématique, s'articule-t-elle à une dimension métaphysique complexe, souvent proche de la phénoménologie qui se développe à la génération suivante des philosophes français[8].