« Arme de destruction massive » (ADM) est la traduction française d'une expression américaine, Weapons of Mass Destruction (WMD), utilisée notamment en communication politique pour désigner les armes non conventionnelles les plus terrifiantes que l'on accuse l'adversaire de posséder[1]. Le terme a été popularisé après l'invasion de l'Irak en 2003 cautionnée en particulier par la recherche d'armes de destruction massives qu'aurait détenues le régime de Saddam Hussein. En 2004, dans sa résolution 1540, le Conseil de sécurité des Nations unies demande à tous les États « d’empêcher la prolifération d’armes nucléaires, chimiques ou biologiques »[2]. Bien que des pays (notamment les USA) peuvent avoir leur propre définition des ADM, il n'existe pas de définition internationalement reconnue et partagée. On note toutefois que l'Institut de droit international évoque cette notion dans une résolution de 1969 relative à « la distinction entre les objectifs militaires et non militaires en général et notamment les problèmes que pose l'existence des armes de destruction massive »[3]. Par ailleurs, dans une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies de 1949 relative au deuxième rapport sur les travaux accomplis par la Commission des armements de type classique (en), les représentants des membres du Conseil de sécurité évoquent explicitement les « armes adaptables à la destruction de masse » et les « armes de destruction de masse »[4].
Après avoir été utilisée en Angleterre à la fin des années 1930 pour qualifier les agressions allemandes en Espagne et japonaise en Chine[5], cette expression serait apparue aux États-Unis dans les années 1940 pour désigner des armes nucléaires, radiologiques, biologique et chimiques[réf. nécessaire]. Vannevar Bush, scientifique conseiller des présidents Roosevelt et Truman, aurait inventé cette expression pour définir les futures armes géantes, dites « imprévisibles »[réf. nécessaire]. À cette époque, les bombes, grenades ou fusils de gros calibre, couramment utilisés, n'étaient pas considérés comme tels.
Cette notion a été étendue par les États-Unis à des armes à la fois conventionnelles et plus petites. En effet, depuis un projet de loi datant de 1994, le Congrès a inclus dans la catégorie des armes de destruction massive les « engins destructeurs » (au sens de la législation fédérale en vigueur), tels que les bombes, grenades, mines et fusils à calibre supérieur à 12,7 millimètres. Ainsi, le Code des États-Unis, Titre 18, Section 2332a punit de 50 ans de peine de prison un meurtre commis au moyen d'une arme de destruction massive, et il le qualifie de crime fédéral, relevant de la compétence du FBI. Au début du XXIe siècle, le terme d'armes de destruction massive est utilisé par l'administration judiciaire[Laquelle ?], de manière banalisée pour caractériser certains actes terroristes, ou incivilités consistant à menacer d'armes de ce type.
En France, cette catégorie d'armes conventionnelles correspond simplement à celle des armes de guerre dont le commerce a toujours été interdit et dont la détention est rigoureusement interdite aux civils. Elles doivent se trouver dans les arsenaux où elles font l'objet d'inventaires et de surveillance très rigoureuses.