Arte povera

L'Arte povera (expression italienne), parfois appelé « art pauvre »[1], est un mouvement artistique italien, qui, au départ de Turin et de Rome, est apparu sur la scène internationale dans les années 1960. Le terme « povera » se veut une revendication du fait que l’œuvre n'est pas grand-chose en elle-même, au sens qu'elle s'ancre dans une démarche globale, que ce soit au niveau de la création (éventuellement collective), de la diffusion, comme de la réception (c'est au public de s'approprier l’œuvre et les propositions qu'elle ouvre, voire de contribuer à ladite oeuvre ; la « richesse » consiste à « ouvrir » plutôt qu'à enfermer dans un discours).

L’Arte povera s’inscrit dans une histoire artistique dont les thématiques sont alors énoncées par un critique d'art et commissaire d'exposition, Germano Celant. Ce critique d'art décèle un courant artistique nouveau se positionnant dans une volonté de sobriété, à l’instar du minimalisme américain, en réaction au lyrisme pictural de l’expressionnisme abstrait et à la figuration du Pop art. Cette sobriété peut trouver un écho dans une recherche de pauvreté ou simplicité : l’œuvre est réduite à des composants plastiques épurés, sans emphase où l’artiste povériste adopte une démarche à contre-courant de la débauche productiviste.

Parmi les caractéristiques de l’Arte povera, ce principe de pauvreté devient essentiel pour la critique de ce modèle. Ce principe est principalement établi sur la sélection des matériaux employés. Leurs usages se constatent avant tout à l’état brut dans une optique d’immédiateté à la matière et n’ont pas pour vocation initiale à être employés comme matériaux artistiques. Raison pour laquelle le fait de les transposer dans le monde de l’art implique deux idées névralgiques. D’une part, l’Arte povera introduit la notion de banalité dans la sphère de l’art par l’intermédiaire du geste pauvre qui vise à se détacher de toute sophistication. D’autre part, ces matériaux pauvres, souvent trouvés à l’état naturel dans leur environnement, sont en opposition avec l’idée d’une société industrialisée et consumériste.

  1. L'expression est parfois utilisée ainsi en français dans certaines sources bien qu'elle ne soit pas traduisible littéralement, « povera » signifiant ici que la « richesse » de la démarche ne se trouve pas dans le support en lui-même, soit dans l’œuvre stricto sensu, mais dans le médium, soit dans l’œuvre intégrale, soit depuis sa création jusqu'à sa réception.

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