Date | – |
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Lieu | Alger, Algérie |
Issue |
Victoire tactique française[1] Victoire stratégique du FLN[2],[3],[4] |
France | FLN(Zone autonome d'Alger) |
8 000 paras 1 500 gendarmes[5] |
5 000 militants[6],[7] |
300 morts 900 blessés (par des attentats entre 1956 et 1957[8]) |
1 000 à 3 000 morts[9] ou disparus[10] 6 membres du FLN arrêtés |
Batailles
Coordonnées | 36° 46′ 34″ nord, 3° 03′ 36″ est | |
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La bataille d'Alger ou la grande répression d’Alger[11] oppose en 1957 à Alger (département d'Alger ou zone autonome d'Alger), durant la guerre d'Algérie, la 10e division parachutiste de l'Armée française aux indépendantistes algériens du Front de libération nationale (FLN). À la suite des nombreux attentats perpétrés contre la population par le FLN, le pouvoir civil délègue alors tous pouvoirs au général Massu pour démanteler l'organisation du FLN et ainsi mettre fin aux attentats, de janvier à .
Dès 1956, la violence s'accentue en Algérie et à Alger en particulier, Robert Lacoste, ministre résident et gouverneur général de l'Algérie, utilise les pouvoirs spéciaux adoptés à l'Assemblée nationale en . Il ordonne au général Jacques Massu, commandant de la 10e division parachutiste, de pacifier Alger. Le , Massu entre dans la ville avec 8 000 hommes et proclame la loi martiale. Le FLN réplique par des attentats et une grève générale qui débute le . En réaction, l'armée divise la ville en secteurs et ceinture les quartiers musulmans. Elle exerce une sévère répression et procède à des arrestations massives, internant les détenus dans des centres où l'on recourt à la torture pour obtenir des informations. Cette stratégie permet effectivement de démanteler l'organisation de la Zone autonome d'Alger, forçant ses dirigeants à quitter Alger et entraînant l'arrestation de certains membres clés, Larbi Ben M'hidi et Yacef Saâdi, ainsi que l'élimination d'Ali la Pointe.
La bataille est remportée par l'Armée française qui a éradiqué les attentats et la guérilla urbaine du FLN, l'ordre est rétabli, mais elle suscite une crise morale car les méthodes utilisées ne sont pas acceptées par tous[12]. Le , le général Jacques Pâris de Bollardière, opposé à la torture, demande à être relevé de ses fonctions. Des intellectuels et fonctionnaires, de même que certains réservistes servant en Algérie, lui emboîtent le pas. Le , Paul Teitgen, ancien résistant, catholique, secrétaire général de la police d'Alger, démissionne pour protester contre les méthodes du général Massu. En dépit de la censure, les Français découvrent les aspects moins connus de cet épisode de la guerre d'Algérie, tandis qu'en Algérie elle contribue à solidariser une partie de la population autochtone autour du FLN. Les Français d'Algérie, qui ont subi durant trois mois les attentats du FLN, n'oublient pas le général Massu qui a gagné la « bataille d'Alger », et le soutiennent lors de la crise de mai 1958, appelée également putsch d'Alger, lorsqu'il crée le Comité de salut public[13], puis une seconde fois lorsque, après avoir critiqué la politique algérienne du général de Gaulle, il est muté en métropole, ce qui provoque la semaine des barricades.
La « bataille d'Alger » est l'un des épisodes les plus sanglants de la guerre d'Algérie qui se termine en 1962 avec la proclamation de l'indépendance algérienne.
« Le nœud de l'affrontement est centré sur Alger, dans ce qu'on appelle communément la "bataille d'Alger" (expression utilisée par l'armée française) ou "la grande répression d'Alger" (terme repris par l'historien Gilbert Meynier qui adopte là la dénomination des nationalistes algériens). »