Bataille d'Alger

Bataille d'Alger
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Casbah d'Alger, décembre 2011, 54 ans après l'explosion, le reste des ruines de la cache d'Ali la Pointe.
Informations générales
Date
Lieu Alger, Algérie
Issue Victoire tactique française[1]
Victoire stratégique du FLN[2],[3],[4]
Belligérants
Drapeau de la France France Drapeau de l'AlgérieFLN
(Zone autonome d'Alger)
Commandants
Drapeau de la France Jacques Massu
Drapeau de la France Marcel Bigeard
Drapeau de la France Yves Godard
Drapeau de la France Roger Trinquier
Drapeau de la France Pierre Paul Jeanpierre
Drapeau de la France Paul Aussaresses
Drapeau de la France Paul-Alain Léger
Drapeau de l'Algérie Abane Ramdane
Drapeau de l'Algérie Krim Belkacem
Drapeau de l'Algérie Larbi Ben M'hidi
Drapeau de l'Algérie Benyoucef Benkhedda
Drapeau de l'Algérie Saâd Dahlab
Drapeau de l'Algérie Yacef Saâdi

Drapeau de l'Algérie Haffaf Arezki

Drapeau de l'Algérie Ali la Pointe
Forces en présence
8 000 paras
1 500 gendarmes[5]
5 000 militants[6],[7]
Pertes
300 morts
900 blessés
(par des attentats entre 1956 et 1957[8])
1 000 à 3 000 morts[9] ou disparus[10]
6 membres du FLN arrêtés

Guerre d'Algérie

Batailles

Du 1er novembre 1954 au 19 mars 1962
Du 19 mars 1962 au 5 juillet 1962
Coordonnées 36° 46′ 34″ nord, 3° 03′ 36″ est

La bataille d'Alger ou la grande répression d’Alger[11] oppose en 1957 à Alger (département d'Alger ou zone autonome d'Alger), durant la guerre d'Algérie, la 10e division parachutiste de l'Armée française aux indépendantistes algériens du Front de libération nationale (FLN). À la suite des nombreux attentats perpétrés contre la population par le FLN, le pouvoir civil délègue alors tous pouvoirs au général Massu pour démanteler l'organisation du FLN et ainsi mettre fin aux attentats, de janvier à .

Dès 1956, la violence s'accentue en Algérie et à Alger en particulier, Robert Lacoste, ministre résident et gouverneur général de l'Algérie, utilise les pouvoirs spéciaux adoptés à l'Assemblée nationale en . Il ordonne au général Jacques Massu, commandant de la 10e division parachutiste, de pacifier Alger. Le , Massu entre dans la ville avec 8 000 hommes et proclame la loi martiale. Le FLN réplique par des attentats et une grève générale qui débute le . En réaction, l'armée divise la ville en secteurs et ceinture les quartiers musulmans. Elle exerce une sévère répression et procède à des arrestations massives, internant les détenus dans des centres où l'on recourt à la torture pour obtenir des informations. Cette stratégie permet effectivement de démanteler l'organisation de la Zone autonome d'Alger, forçant ses dirigeants à quitter Alger et entraînant l'arrestation de certains membres clés, Larbi Ben M'hidi et Yacef Saâdi, ainsi que l'élimination d'Ali la Pointe.

La bataille est remportée par l'Armée française qui a éradiqué les attentats et la guérilla urbaine du FLN, l'ordre est rétabli, mais elle suscite une crise morale car les méthodes utilisées ne sont pas acceptées par tous[12]. Le , le général Jacques Pâris de Bollardière, opposé à la torture, demande à être relevé de ses fonctions. Des intellectuels et fonctionnaires, de même que certains réservistes servant en Algérie, lui emboîtent le pas. Le , Paul Teitgen, ancien résistant, catholique, secrétaire général de la police d'Alger, démissionne pour protester contre les méthodes du général Massu. En dépit de la censure, les Français découvrent les aspects moins connus de cet épisode de la guerre d'Algérie, tandis qu'en Algérie elle contribue à solidariser une partie de la population autochtone autour du FLN. Les Français d'Algérie, qui ont subi durant trois mois les attentats du FLN, n'oublient pas le général Massu qui a gagné la « bataille d'Alger », et le soutiennent lors de la crise de mai 1958, appelée également putsch d'Alger, lorsqu'il crée le Comité de salut public[13], puis une seconde fois lorsque, après avoir critiqué la politique algérienne du général de Gaulle, il est muté en métropole, ce qui provoque la semaine des barricades.

La « bataille d'Alger » est l'un des épisodes les plus sanglants de la guerre d'Algérie qui se termine en 1962 avec la proclamation de l'indépendance algérienne.

La Casbah d'Alger « le maquis urbain », l'endroit propice à la clandestinité totale des dirigeants du FLN est le siège de l'état-major de la Zone autonome d'Alger.
  1. International Encyclopedia of Military History - edited by James C. Bradford, p49 [1]
  2. "..was a severe tactical defeat that, nevertheless, laid the groundword for a strategy victory" Efficacy Of Urban Insurgency In The Modern Era By Major Thomas Erik Miller [2]
  3. The New Counter-insurgency Era in Critical Perspective - By Celeste Ward Gventer, David Martin Jones, M.L.R Smith, p 183 [3]
  4. Screening Torture: Media Representations of the State of Terror - Michael Flynn, Fabiola, p223 [4]
  5. Horne, p. 188
  6. Gilbert Meynier, Histoire intérieure du FLN (1954-1962), page : 326, Fayard, 2002, (ISBN 2-213-61377-X)
  7. Serge Bromberger, Les Rebelles algériens, pages : 156-157. Paris, Plon, 1958
  8. Benjamin Stora et Mohammed Harbi (dir.), La guerre d'Algérie : 1954-2004, la fin de l'amnésie, Paris, Robert Laffont, , 728 p. (ISBN 2-221-10024-7), p. 489.
  9. Voir les Crevette Bigeard
  10. Le général Massu annonce moins de 1 000 victimes. Le nombre de 3 000 est avancé par Paul Teitgen et correspond au nombre de disparus dans le département d'Alger. cf Stora et Harbi 2004, p. 489.
  11. Michelle Zancarini-Fournel, Christian Delacroix, La France du temps présent, 1945-2005, Belin, , p. 270 :

    « Le nœud de l'affrontement est centré sur Alger, dans ce qu'on appelle communément la "bataille d'Alger" (expression utilisée par l'armée française) ou "la grande répression d'Alger" (terme repris par l'historien Gilbert Meynier qui adopte là la dénomination des nationalistes algériens). »

  12. Polémique suscitée notamment par le livre d'Henri Alleg, La question, paru en 1958.
  13. « Jacques Massu, le général repenti », Le Monde,‎ (lire en ligne).

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