Bataille de Morgarten

Bataille de Morgarten
Description de cette image, également commentée ci-après
La bataille de Morgarten.
Informations générales
Date
Lieu En bas du col de Morgarten, sur l'actuelle commune d'Oberägeri
Issue Victoire décisive des Confédérés
Belligérants
duché d'Autriche et maison de Habsbourg Confédération des III cantons :
Commandants
Duc Léopold Ier d'Autriche Werner Stauffacher
Forces en présence
~ 8 000 dont ~ 2 000 chevaliers ~ 2 000 hommes de guerre expérimentés, renforcés par bûcherons et débardeurs (préparation de l'embuscade)
Pertes
~ 2 000 dont plusieurs centaines de fuyards noyés dans le lac ou rattrapés par les paysans dans les bois ou sur les prés. ~ 300

Notes

  • Unterwald, timoré par l'enjeu, est absent, une partie de ses forces garde le col de Brunig.
  • Glaris, mis à part ses paysans et forestiers, ne conteste pas l'autorité. Ce qui n'est pas le cas de leur noblesse mercenaire.

Coordonnées 47° 05′ 24″ nord, 8° 37′ 59″ est

La bataille de Morgarten eut lieu le , au sud de Zurich. Là, quelque 1 500 confédérés suisses repoussèrent les 4 000 à 8 000 soldats du duc Léopold Ier d'Autriche, seigneur de Habsbourg[1].

La victoire éclatante permet l'instauration entre les confédérés ou Eidgenossen du pacte de Brunnen, écrit en allemand (alors que le pacte de 1291 était en latin) et lu en public. Cette procédure de débat public, faisant référence à l'allié et lui demandant son accord ou son assentiment, a été préservée au cours des rencontres d'abord diplomatiques, puis au sein de la Diète, une des premières institutions communes actives au XVe siècle[2].

En 1316, Louis de Bavière, devenu empereur, confirme le privilège d'immédiateté aux Confédérés, détenteurs du contrôle de la route du Gothard. Mais le conflit ouvert entre la noble dynastie seigneuriale des Habsbourg et la modeste confédération suisse ne prend apparemment fin qu'au traité de paix de 1318, longuement négocié. Il ouvre une paix bancale, qui laisse place à un conflit larvé où tous les coups, y compris l'élimination physique des dirigeants représentatifs, sont permis[3].

La bataille de Morgarten est devenue légendaire et symbolique car elle a été décrite, plusieurs siècles après, comme une victoire de paysans révoltés contre la noblesse des princes et des chevaliers, et comme une inversion inédite de l'ordre social, où le riche et puissant oppresseur perd insensiblement, et où le peuple travailleur et solidaire gagne à la fin. Ainsi, elle a constitué un prototype de l'histoire médiévale suisse, expliquant inlassablement l'obtention de l'indépendance et la liberté montagnarde par l'union des cantons, face à l'oppression tyrannique de la maison Habsbourg d'Autriche.

  1. Les spécialistes de la guerre médiévale s'accordent sur les chiffres effectifs du contingent résistant, largement moins de 2 000 combattants ralliés à Werner Stauffacher, et surtout de l'armée de répression plus de trois fois supérieure en nombre, soit 2 000 chevaliers et environ 6 000 servants à pied comportant les protecteurs obligés des chevaliers et la piétaille ou infanterie. R.G. Grant (dir.), Les 1001 Batailles qui ont changé le cours de l'histoire, opus cité. L'infanterie est souvent recrutée en petites formations dans les villes du plateau suisse ou elle provient d'une manière générale de la future Suisse alémanique au nord-ouest des Alpes (Lucerne, Zurich, Schaffhouse, Berne, Bâle…), en dehors de mercenaires alsaciens, souabes, bavarois, tous ces éléments parfois présents dans les deux camps. C'est aussi de façon anachronique un conflit fraternel suisse, d'un point de vue limité sur le combattant. On peut aussi estimer à un millier les graves estropiés côté vaincu et autant de prisonniers récupérés par les fédérés. Le chiffre des fuyards a dû atteindre dépassé la moitié de l'effectif désorganisé, des centaines auraient été massacrés par les paysans en colère.
  2. Un petit commentaire jouant de la confusion révolte des forestiers paysans et des intérêts urbains des vallées contrôlant les passes alpines, avant et sur la bataille, mais surtout le texte du pacte de Brunnen traduit en français [1].
  3. Il faut noter que les principaux pactes et associations, décrits dans cet article, ne remettent en aucun cas la souveraineté impériale ou régalienne, ainsi que les suzerainetés seigneuriales. Ce n'est qu'après la bataille de Sempach qu'il est possible de parler d'indépendance urbaine, en particulier pour Lucerne ou Berne. Entre-temps, les historiens suisses comptent dix-huit affrontements.

From Wikipedia, the free encyclopedia · View on Wikipedia

Developed by Tubidy