Bataille de la production

La fosse no 2 des mines de Marles, fermée en 1974.
Le billet de 10 francs Mineur de 1941.

La Bataille du charbon, souvent appelée aussi Bataille de la production, est l'épisode principal de la reconstruction de la France après la Seconde Guerre mondiale, destiné à pallier les graves pénuries d'électricité causant les difficultés alimentaires, l'industrie et les transports tournant au ralenti, faute de combustible en France et chez ses principaux fournisseurs d’avant-guerre.

La production allemande de charbon a été divisée par cinq et l'Angleterre est devenue importatrice, à une époque où le pétrole est encore rare et le nucléaire inexistant. Cette bataille, magnifiée par les journalistes[1], peintres, cinéastes et écrivains, qui font l'éloge des « gueules noires », nouveaux héros de la France du travail qui « sauvent le pays »[1], démarre dès septembre 1944 pour approvisionner l’effort de guerre, puis dure en raison du manque de matériel ferroviaire, détruit par les bombardements[2], la production française de charbon ayant chuté de 40 % en six ans : de 48 millions de tonnes en 1938 à seulement 30 millions en 1944[3], avant de remonter à 48 millions en 1946, puis 51 millions en 1949 et 59 millions de tonnes en 1959[1], dont les deux tiers dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, qui employait aussi deux tiers de l'effectif des mineurs depuis 1945[1]. La production industrielle française dépend étroitement du charbon : au début de 1944, elle n'atteint que 55 % de son niveau de 1938[4] puis en novembre-décembre 1944 tombe à 35 %[4], avant de remonter à 42 % en mai 1945, puis 90 % en mai 1946, 106 % en mai 1947[4] et 117 % en mai 1948.

Dès janvier 1945 il est demandé aux mineurs de travailler le dimanche, payés au rendement, en mode stakhanoviste, « au détriment de leur santé »[2], ce qui déclenche une succession de grèves durant toute l’année 1945 dans le sillage de celle de 1941 pendant l'Occupation, avec le soutien de dirigeants de la CGT et du PCF exigeant un durcissement immédiat de l’épuration contre l’encadrement minier ayant poussé à la production sous l’occupation allemande.

Des milliers de prisonniers allemands peu qualifiés sont réquisitionnés pour pallier la Reemigracja, vaste migration de polonais organisée dès 1945[5] pour participer à la reconstruction de ce pays devenu communiste, dont 5 000 mineurs de fond issus de l'immigration polonaise dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais. La France veut de son côté éviter le scénario de l’après-guerre précédent, quand les mines du Nord noyées par l'Allemagne en 1918 n’avaient pu rouvrir qu’en 1924.

À partir de 1946, les grèves cessent avec les lois nationalisant les mines et mettant en place des œuvres sociales, un relèvement des salaires et le statut du mineur de fond en France, qui "compense les pressions individuelles ou collectives pour la production" [6], mais elles reprennent fin novembre 1947, annonçant la longue et très dure grève des mineurs de 1948.

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