Bencao gangmu

La matière médicale classifiée

Bencao gangmu
Titre original
(lzh) 本草綱目Voir et modifier les données sur Wikidata
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La Bencao gangmu (chinois : 本草綱目 ; pinyin : běncǎo gāngmù ; litt. « classes et ordres des plantes médicinales »), La matière médicale classifiée est une pharmacopée écrite au XVIe siècle par Li Shizhen (1518-1593), un médecin naturaliste chinois[n 1], et publiée la première fois en 1593, l'année de sa mort. C’est probablement la description la plus connue et la plus respectée de la pharmacopée traditionnelle chinoise.

Préface du Ben cao gangmu

Elle se place dans la perspective de la longue et riche histoire des matières médicales (bencao) chinoises, qui a ressemblé au cours des siècles des informations sur l’utilisation médicinale des substances naturelles minérales, végétales et animales. Au cours des seize siècles de son déroulement, on mesure le progrès important des connaissances accompli mais il était inévitable que leur processus de production par accumulation continue et non exclusive sur tant de siècles, conduise à des ouvrages lourds de répétitions et de contradictions. Li Shizhen en réorganisant ce corpus suivant un système de classification clair et explicite, donnera avec la Bencao gangmu une œuvre majeure qui sera considérée comme le point culminant, le climax de ce qui peut être fait avec la méthode traditionnelle de compilation.

Li Shizhen organise toutes les substances médicinales en un système de classification hiérarchique constitué de 16 sections (bu), 60 catégories (lei), et environ 1 895 notices (zhong). Chaque notice sur une substance médicinale est très bien structurée suivant un plan type. Pour organiser les myriades de choses, il avait certainement en tête une scala naturae, allant des airs, eaux aux minéraux, puis des petites aux grandes plantes, aux invertébrés, vertébrés, mammifères et finalement l’homme – du plus modeste au plus haut. Cette classification est l’innovation principale de Li Shizhen mais ne constitue en rien une taxonomie moderne des genres naturels[1].

L’autre apport important de Li Shizhen, est de compléter les informations médicales par des informations d’histoire naturelle. Il donne quantité de renseignements philologiques, historiques, des descriptions assez précises des plantes et des animaux collectées dans les encyclopédies agricoles et horticoles et même des grands classiques. La Bencao gangmu, est l'ouvrage le plus accompli, après la Zheng lei bencao de Tang Shenwei, publiée après sa mort, en 1108, combinant la pharmacopée et l'histoire naturelle.

Dans chaque notice d’une matière médicinale, après avoir cité plusieurs auteurs anciens, Li Shizhen donne en général ses propres recommandations. Le plus souvent, il rajoute une opinion à d’autres opinions, sans aucune analyse critique. Parfois cependant, il corrige un auteur ancien sur un point de description botanique ou philologique ou essaie de concilier des opinions différentes en les contextualisant. Au besoin, il fait appel à sa propre expérience de praticien médical, donnant l’exemple de patients guéris par sa prescription. Enfin quand, il ne peut s’appuyer sur les anciens textes, il fait appel à des concepts de la pensée médicale naturaliste, comme la théorie des correspondances, pour justifier un traitement.

Dans la Bencao gangmu, Li Shizhen affiche une conviction ferme dans l’unité et la régularité de la nature, et un grand respect de la tradition mais sans soumission inconditionnelle[2]. Cependant il reste prisonnier du contexte culturel du début de la pharmacopée chinoise, très marquée aux premiers siècles par le milieu des alchimistes taoïstes chercheurs d’immortalité, des fangshi, possesseurs de recettes et méthodes plus ou moins magiques[3]. Il semble très bien s’accommoder de la thérapie démonologique du Shennong bencao jing (selon l’expression de Unschuld[4]) et de la pensée magique en général, en procédant à une naturalisation des esprits/démons (gui 鬼). Il les traite de manière semblable aux facteurs pathogènes naturels comme, le vent ou le froid et il explique leurs actions pathogènes par les mouvements du qi, les interactions yin-yang ou la théorie des correspondances systématiques du Huangdi neijing. Pour les médecins, les esprits (gui) font partie du monde naturel, et savoir comment vivre avec eux et s’en protéger (quand c’est nécessaire) relève d’une bonne pratique médicale.

Cette tradition médicale des bencao est toujours vivante de nos jours, non seulement en Chine mais aussi ailleurs dans le monde. Alors qu’en Europe, le travail d’analyse chimique des substances médicinales par les apothicaires a permis à partir du XVIe siècle, d’extraire les principes actifs des drogues et de passer de la digitale à la digitaline puis de manière générale, des herbes médicinales aux médicaments modernes[n 2]. La constitution de la pharmacognosie moderne a conduit à la relégation de l’herboristerie à la marge de la médecine.


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