La brutalisation est un concept historiographique majeur, élaboré par l'historien George L. Mosse, un historien américano-allemand du XXe siècle, dans son ouvrage De la grande guerre au totalitarisme, la brutalisation des sociétés européennes[1], publié en 1990. Il désigne l'acceptation d'un état d'esprit issu de la Grande guerre qui entraîne la poursuite d'attitudes agressives dans la vie politique en temps de paix.
Dans cet ouvrage, Mosse développe deux postulats principaux. Tout d'abord celui de la « banalisation » de la violence, qui à travers la vulgarisation, la sacralisation et l'acceptation de l'expérience de guerre aurait contribué à l'avènement des fascismes. Enfin celui même de « brutalisation » qui postule que cette même expérience de guerre aurait été le catalyseur d'une résurgence nationaliste à travers le développement de valeurs nouvelles comme le patriotisme radical ou encore le culte de la virilité.
Le concept de brutalisation se révèle fondamental pour l'historiographie de la guerre et de l'entre-deux-guerres. Il permet un éclaircissement sur les motivations de la radicalisation du champ politique européen d'après guerre. Selon Mosse, les fascismes trouveraient leurs racines dans une expérience fondatrice de la guerre moderne.