Calambac

Bois d'oud de première qualité (brun).
Tronc braconné d’Aquilaria crassna
(Khao Yai, Thaïlande).

Le calambac, ou « calambour », « gaharu », « bois de oud »[1] , « bois des dieux », « bois d'agar », « bois d'argile », « bois d'aloès » ou encore « bois de gélose » pour les scientifiques[2] est une résine naturelle produite par le bois malade de certains arbres du sous-étage forestier de forêts tropicales d'Asie du Sud-Est.

Le bois d'aloès, très saturé en résine, ne flotte pas, d'où son nom en chinois 沈香 ch'en hsiang, « aromate qui plonge »[3]. Il est décrit dans le Nanfang Caomu Zhuang (en) de Chi Han, rédigé en 304[3].

Ces arbres appartiennent aux genres Aquilaria, Gyrinops (es) et moindrement à d'autres genres de la famille des Thymelaeaceae, dont Aetoxylon (es), Gonystylus, Phaleria (es) et peut-être Enkleia (es) et Wikstroemia.

On attribue au bois de gélose diverses vertus, contre les maux de ventre, certaines maladies cardio-vasculaires, les neuropathies ou encore contre les nausées et l'asthme. Son huile est réputée éloigner les insectes. C'est un bois parfumé utilisé aussi dans la fabrication de l'encens, de parfums et de petites sculptures. Les musulmans parfument volontiers leurs bains avec cette essence lors du Ramadan.

Il existerait au moins une vingtaine d'espèces d'aquilarias produisant du calambac (Aquilaria malaccensis, Aquilaria sinensis...), mais le plus précieux et réputé est fourni par Aquilaria crassna lorsqu’il est infecté par certains champignons et/ou bactéries.

Cette résine très odorante et riche en molécules complexes, est produite par le bois vivant en réaction à certaines agressions physiques (blessures, feu) ou biologiques (attaques d’insectes xylophages, de bactéries et champignons).

Les espèces d'aquilarias sont facilement confondues avec toutes les espèces de Gyrinops. Ces arbres étant devenus rares, le commerce du calambac menace toutes ces essences[4].

Les aquilarias ont été très surexploités depuis les années 1970 et sont dans les années 2000 considérés comme menacés de disparition sur l'essentiel de leur aire de répartition[réf. nécessaire]. Pourtant, seul Aquilaria malaccensis Lamk., est inscrit à l’annexe II de la CITES.

Des recherches sur l’ADN conduites par l’herbier national des Pays-Bas devraient bientôt faciliter l’identification des arbres et de leurs produits végétaux, ce qui est nécessaire pour contrôler la légalité du commerce de ces bois, mais la reconnaissance ADN restera un certain temps coûteuse ou peu accessible pour les pays et régions où ces arbres poussent.

  1. Catherine Vanesse, « Bois de Oud : plus précieux que l'or ! », Gavroche Thaïlande, no 252,‎ , p. 46 et 47 (lire en ligne [PDF])
  2. Pierre-Alexandre Sallier, « Un eldorado nommé agar, oud, gaharu ou jinkoh », sur tdg.ch, Tribune de Genève,
  3. a et b Ludovico Di Varthema, Le voyage de Ludovico di Varthema en Arabie & aux Indes orientales, 1503-1508, Editions Chandeigne, (ISBN 978-2-906462-67-0, lire en ligne)
  4. Sustainable trade in Bois d’agar et Ramin in Indonesia. Document présenté au Workshop on National Strategy on Conservation et Trade of Arbres en Indonesie. Indonesian Institute of Sciences-Center for Biological Research, Bogor, September 2003.
    Soehartono, T. et A. Mardiastuti, 2002. CITES Implementation in Indonesia. Nagao International Environmental Foundation

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