Convoi des 31000

Convoi du
Portait de 4 déportées du convoi des 31000 à partir de leur photo prise à leur arrivée au camp d'Auschwitz. De gauche à droite : Simone Sampaix, Fabienne Landy, Yvette Feuillet et Hélène Fournier.
Portait de 4 déportées du convoi des 31000 à partir de leur photo prise à leur arrivée au camp d'Auschwitz. De gauche à droite : Simone Sampaix, Fabienne Landy, Yvette Feuillet et Hélène Fournier.

Contexte Seconde Guerre mondiale
Mode de transport Ferroviaire
Départ Gare de marchandises de Compiègne
Drapeau de la France France ()
Arrivée Oranienbourg-Sachsenhausen (hommes) et Auschwitz (femmes)
Pologne occupée par Drapeau de l'Allemagne nazie Allemagne nazie ()
Durée 3 jours
Déportés Résistants français
· Total 1 676
· Hommes 1446
· Femmes 230
Survivants en 1945 21% pour les femmes (49)
But de la déportation Kommandos de travail

Le convoi du , dit « convoi des 31000 », est un convoi de répression et de déportation parti de France en direction d'Auschwitz dans le cadre de l'opération « Nuit et brouillard ». Il est issu d'un convoi qui est d'abord mixte à son départ de Compiègne : 230 femmes et 1 446 hommes sont répartis dans différents wagons à bestiaux, puis le train est séparé en deux à Halle-sur-Saale, les wagons contenant les hommes étant alors dirigés vers le camp d'Oranienbourg-Sachsenhausen tandis que ceux des femmes sont envoyés vers Auschwitz.

Il s'agit du seul convoi de résistantes à destination d'Auschwitz. À leur arrivée le , elles reçoivent chacune un matricule compris entre les numéros 31625 et 31854, ce qui donne plus tard son nom au convoi. Là, elles passent deux semaines dans le block de quarantaine avant de rejoindre les autres prisonnières dans le camp. Considérées comme aptes au travail, plusieurs déportées du convoi sont envoyées dans le kommando (camp) Raisko — situé à l'extérieur de l'enceinte d'Auschwitz, il est l'un des moins pénibles du camp — tandis que certaines entrent au revier en tant qu'« infimières » grâce à Danielle Casanova. Pendant toute leur détention, les déportées du convoi du restent solidaires et s'entraident pour survivre. Finalement, en , les cinquante-sept survivantes du groupe encore détenues dans l'enceinte d'Auschwitz sont mises dans un block de quarantaine — où elles n'ont plus à travailler — après que le lieu de leur détention est connu de la Résistance intérieure française et communiqué sur les ondes de Radio Londres. Elles obtiennent également le droit de contacter leurs proches par courrier.

Après un an de ce traitement, les survivantes du groupe sont transférées — à partir de  — à Ravensbrück, un camp pour femmes situé au nord de Berlin. Elles y passent près d'un an et, lors de l'avancée des Alliés, sont séparées pour la première fois. Sept d'entre elles sont envoyées dans une usine de missiles à Beendorf (Saxe), tandis que trente-trois autres sont mises dans un convoi de 585 femmes transférées au camp de Mauthausen. Ravensbrück est libéré en , tout comme Mauthausen, et certaines survivantes — les plus maigres et les plus malades — sont prises en charge par les Bus blancs de la Croix-Rouge suédoise. La dernière survivante du convoi à rentrer de déportation est Marie-Jeanne Bauer, qui revient à Paris le , après avoir été libérée d'Auschwitz le précédent.

Sur les 230 femmes parties en de Compiègne, seules 49 femmes sont revenues de déportation, soit un taux de mortalité de 79 %. En 1965, une des survivantes, Charlotte Delbo, publie le premier tome de sa trilogie Auschwitz et après, intitulé Aucun de nous ne reviendra, dans lequel elle raconte ce qu'elle a vécu à Auschwitz sous forme de petites scènes et de poèmes. Les deux tomes suivants, Une connaissance inutile (1970) et Mesure de nos jours (1971), sont construits de la même manière. Toujours en 1965, elle publie également Le Convoi du , une compilation de courtes biographies de chaque membre du convoi.


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