Date |
– (9 jours) (Retrait israélien du Sinaï en mars 1957) |
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Lieu |
Bande de Gaza et Égypte (Sinaï et canal de Suez) |
Issue |
Victoire militaire des coalisés
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Israël Royaume-Uni France |
Égypte |
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175 000 45 000 34 000 |
300 000 |
231 morts 899 blessés 4 prisonniers 16 morts 96 blessés 10 morts 33 blessés |
1 650–3 000 morts 1 000 civils morts 4 900 blessés 5 000–30 000 prisonniers |
La crise du canal de Suez, parfois appelée expédition de Suez, guerre de Suez, campagne de Suez ou opération Kadesh, est une guerre qui éclata en 1956 en territoire égyptien. Le conflit opposa l'Égypte à une alliance secrète actée par le protocole de Sèvres, dont les entretiens se sont tenus du 21 au , formée par la France, le Royaume-Uni et l'État d'Israël à la suite de la nationalisation du canal de Suez par l'Égypte le . Cette alliance entre deux États européens et Israël répondait à des intérêts communs : les nations européennes avaient des intérêts politiques, économiques (ils en étaient actionnaires) et commerciaux (il était principalement utilisé pour le transport de pétrole) dans le canal de Suez. Israël avait besoin du canal pour assurer son transport maritime entre Méditerranée et Mer Rouge, mais utilisait comme prétexte à son intervention militaire une réponse aux attaques de fedayins qu'il subissait sur son territoire. Le renversement de Gamal Abdel Nasser était également prévu.
Le 29 octobre 1956, conformément aux accords secrets, Israël envahit l'Est du canal, suivi rapidement par les Français et les Britanniques qui bombardent à partir du , parachutent et débarquent leurs troupes le , officiellement comme des troupes de maintien de la paix. Finalement, alors que les Égyptiens sont battus militairement (cessez-le-feu le ), les coalisés, en échange de certaines concessions d'ordre économique, sont obligés de battre en retraite sous la pression des États-Unis et de l'Union soviétique. La Force d'urgence des Nations unies débarque le , les coalisés finissent de rembarquer le .
La crise est principalement retenue pour les leçons qu'elle apporte sur le nouvel équilibre des forces pendant le contexte de guerre froide. L'impératif d'une relative stabilité de l'ordre mondial entre les deux « géants » ne peut être remis en cause, même par d'anciennes grandes puissances comme la France et le Royaume-Uni, pourtant alliées des États-Unis. En outre, la crise conduit à un renforcement des relations entre l'Union soviétique et l'Égypte, entre la France et Israël, entre le Royaume-Uni et les États-Unis, ainsi qu'à l'accélération dans la mise en place de la force de dissuasion nucléaire française. Elle entraîne également la démission du Premier ministre britannique Anthony Eden et l'attribution du prix Nobel de la paix au ministre des Affaires étrangères canadien Lester Pearson pour son rôle diplomatique dans le règlement de la crise.
Si l'échec de la France et du Royaume-Uni à l'issue de la crise est apparent, celui d'Israël, qui a démontré sa supériorité militaire sur l'Égypte et sa capacité de mobilisation, est moins évident. Le déploiement de la première force d'urgence des Nations unies permet à Israël de garantir la sécurité de sa frontière avec l'Égypte, bien que le stationnement des Casques bleus dans le Sinaï puisse être sujet à révocation sur demande égyptienne. De ce fait, Israël ne parvient toujours pas à stabiliser ses frontières après le conflit. Nasser émerge donc comme le grand vainqueur de la crise, parvenant à transformer une déroute militaire imminente en un triomphe politique retentissant qui accroît considérablement son prestige et sa popularité dans le monde arabe.