Cryptobiose

La cryptobiose est très rare chez les Phanérogames mais quelques xérophytes présentent cette particularité. Tel est le cas d'une autre « plante de la résurrection », Myrothamnus flabellifolia (en) dont la teneur en eau peut descendre à 7 % dans le désert du Kalahari. Cette plante synthétise du glycérol qui remplace les molécules d'eau, du tréhalose qui protège les protéines, de l'arbutine qui est un inhibiteur des phospholipases membranaires, et des flavonoïdes photoprotecteurs qui, en absorbant les UV, réduisent la photo-oxydation[1].

La cryptobiose (du grec crypto, « caché » et bios, « vie »), appelée aussi abiose (préfixe privatif a signifiant « sans »), est un état du métabolisme complètement arrêté (ou du moins non mesurable avec les techniques actuelles) d'un organisme vivant[2]. Il s'agit véritablement d'un état de stase : totalement inactif, l'organisme peut alors se maintenir tel quel pour une durée aléatoire et prolongée, et résister à de nombreux stress abiotiques avant d'être réactivé dans les bonnes conditions, et ceci tant qu'il n'est pas détruit mécaniquement par une force suffisante (ce qui entraînerait alors sa mort, ou l'incapacité irréversible à retrouver la cohérence de ses processus vitaux). Cet état de vie suspendue (correspondant à un amétabolisme) se distingue de la vie ralentie (hypométabolisme telles que la quiescence ou la dormance) et de la vie latente (paucimétabolisme telles que l'hibernation ou l'estivation)[3].

Cette réactivation s'appelle l’anabiose (du grec ana, retour et bios, vie) ou reviviscence, période qui suit toute cryptobiose et qui correspond à la capacité d'un organisme de revenir à la vie active.

Le cryptobionte désigne l'organisme dans cet état physiologique extrême dans lequel ne peut être observé aucun des signes extérieurs caractérisant une activité métabolique.

Cet état physiologique correspond à une stratégie de minimisation des risques (stratégie d’évitement face à des contraintes écologiques).

  1. (en) Claudia Engelhardt, Frank Petereit, Matthias Lechtenberg, Ursula Liefländer-Wulf, « Qualitative and quantitative phytochemical characterization of Myrothamnus flabellifolia Welw », Fitoterapia, vol. 114,‎ (DOI 10.1016/j.fitote.2016.08.013)
  2. Stéphane Tirard, « Cryptobiose et reviviscence chez les animaux, le vivant et la structure », Études sur la mort, no 124,‎ , p. 81-89 (lire en ligne, consulté le ).
  3. J. André Thomas, Introduction à l'étude de la survie, Masson, , p. 7

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