Le De catarrhis (« sur les catarrhes ») est un ouvrage de Conrad Victor Schneider, docteur et professeur public de philosophie et médecine en l’université de Wittemberg, publié dès 1655,, de 1660 à 1662, et en 1664. L'ouvrage réfute de manière définitive les idées qui dataient d'Hippocrate, qui regardaient le nez comme l'émonctoire du cerveau.
L'ouvrage développe les preuves que le mucus (ou pituite, particulièrement visible dans la rhinorrhée associée aux rhumes, appelés communément « rhume de cerveau ») ne se forme pas dans le cerveau et qu'il n'est pas déversé dans le nasopharynx via l'os ethmoïde. En établissant qu’il n’existe pas de connexion anatomique ouverte entre le cerveau et l’espace aérien nasal, il réfute l'hypothèse catarrhale établie par Hippocrate, deux mille ans plus tôt, et pérennisée par Galien au IIe siècle. Il établit la continuité de de la dure-mère, et détermine que l'hypophyse, la « glande pituitaire », n'est pas responsable de la sécrétion du mucus. Il contredit donc l'opinion des Anciens selon laquelle le cerveau est à l'origine du catarrhe (le rhume) et montre que la nature anatomique et physique de cet organe ne permet pas une telle hypothèse. Le concept de catarrhe était très développé chez Hippocrate pour qui sept catarrhes partaient du cerveau et déterminaient différentes maladies dans le corps ; ils sont tous repris par Schneider et documentés dans le Liber de catharris specialissimus de 1664. La pituite dans le cerveau était selon les Anciens rendue responsable de l'épilepsie, qui est aussi documentée dans ce dernier volume.
L'ouvrage a été acclamé comme essentiel voir immortel ; mais comportant six volumes écrits en latin, totalisant plus de 3 500 pages, l'ouvrage a été souvent critiqué comme fastidieux. Ainsi cent ans apprès la découverte de Schneider, tout en citant le troisième volume du De catarrhis, le médecin écossais William Small (en) dans une lettre à Benjamin Franklin du 10 août 1771, pouvait ironiser à propos du livre : « that you had better have twenty colds than read » (« qu'il serait préférable d'avoir vingt rhumes plutôt que de le lire »).
Le livre peut être redécouvert au travers d'un ouvrage de Karl Friedrich Heinrich Marx publié la première fois en 1873 — Konrad Victor Schneider und die Katarrhe — et réédité en 2023.
En reconnaissance des travaux de Schneider, la muqueuse nasale a été nommée « membrana Schneideria », la membrane de Schneider (en).