De l'esprit des lois | ||||||||
Page de titre du 1er volume de l'édition originale | ||||||||
Auteur | Montesquieu | |||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Pays | France | |||||||
Genre | Traité | |||||||
Éditeur | Barrillot & fils | |||||||
Lieu de parution | Genève | |||||||
Date de parution | 1748 | |||||||
Nombre de pages | 522 + 564 | |||||||
Chronologie | ||||||||
| ||||||||
modifier |
De l'esprit des lois est un traité de théorie politique fruit de quatorze ans de travail de Montesquieu, publié à Genève en 1748. C'est une œuvre majeure, qui a fait sensation à l'époque (dont une mise à l'Index en 1751), encore étudiée de nos jours. L'œuvre reçoit des louanges mais également de vives critiques, auxquelles Montesquieu répondra par un autre ouvrage, Défense de l'Esprit des lois, publié en 1750.
L'ouvrage de Montesquieu est révolutionnaire à plusieurs titres. Il refuse de juger ce qui est par ce qui doit être, et choisit de traiter des faits politiques en dehors du cadre abstrait des théories volontaristes et jusnaturalistes[1]. Il définit les lois, non comme des commandements à suivre[2] mais comme « les rapports nécessaires qui dérivent de la nature des choses »[3] ; cette définition s'applique également aux lois humaines, et dans leur cas la « nature des choses » est définie par des éléments culturels (traditions, religion, etc.) et d'autres naturels (climat, géographie, etc.) Ainsi, alors que la sociologie n'est pas encore définie à son époque, il se livre à une étude des mœurs politiques, qu'Émile Durkheim qualifiera, un siècle plus tard, d'étude sociologique[4].
Certains lisent dans De l'esprit des lois la promotion d'un système aristocratique très libéral[5], d'autres une mise en garde envers les monarques et les nobles quant au risque de despotisme (d'un seul ou de tous) s'ils ne partagent pas le pouvoir[6]. Certains estiment que De l'esprit des lois a inspiré la rédaction de la Constitution française de 1791, notamment ses pages concernant la séparation des trois pouvoirs : législatif, exécutif et judiciaire[7], ainsi que la rédaction de la Constitution des États-Unis d'Amérique (principe des checks and balances)[8]. Des commentateurs modernes s'inscrivent en faux contre la réduction de Montesquieu à un théoricien de la séparation des pouvoirs, et même du libéralisme politique[9].