Elia Kazan

Elia Kazan
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 94 ans)
New YorkVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Greenwood Union Cemetery (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Elia KazanVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Formation
Williams College
Juilliard School
Yale School of Drama (en)
New Rochelle High School (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Période d'activité
Conjoints
Molly Kazan (en) (de à )
Barbara Loden (de à )
Frances Kazan (en) (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Parentèle
Zoe Kazan (petite-fille en lignée masculine)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Taille
1,73 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Maîtres
Lucia Dunham (en), Lee Strasberg, Harold Clurman (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
signature d'Elia Kazan
Signature tirée d’une dédicace à Marjorie Housepian Dobkin dans un exemplaire de Memoir Beyond the Aegean.

Elia Kazanjoglous, dit Elia Kazan, né Elias Kazantzoglou (en grec moderne : Ηλίας Καζαντζόγλου), né le à Constantinople (Empire ottoman) et mort le à New York (États-Unis), est un réalisateur, metteur en scène de théâtre et écrivain américain d'origine grecque, décrit par le The New York Times comme « l'un des réalisateurs les plus honorés et les plus influents de l'histoire de Broadway et de Hollywood[1] ».

Né à Constantinople (actuelle Istanbul) de parents Grecs cappadociens (en), sa famille arrive aux États-Unis en 1913. Après avoir étudié au Williams College et à l'école dramatique de Yale (en), il est acteur pendant huit ans, rejoint le Group Theatre (en) en 1932, apparaît notamment dans Ville conquise (1940)[2], et co-fonde l'Actors Studio en 1947. Avec Robert Lewis (en) et Cheryl Crawford, son école introduit la « Méthode » sous la direction de Lee Strasberg.

Ses films portent sur des questions personnelles ou sociales qui le préoccupent particulièrement. Il écrit : « Je ne bouge pas à moins d'avoir une certaine empathie avec le thème de base[3] ». Son premier film « problématique » est Le Mur invisible (1947), avec Gregory Peck, qui traite de l'antisémitisme aux États-Unis. Il est nommé huit fois aux Oscars et en remporte trois, dont celui du meilleur réalisateur. Son film suivant, L'Héritage de la chair (1949), est l'un des premiers films hollywoodiens à grand public à aborder les préjugés raciaux contre les Afro-Américains (en). Un tramway nommé Désir (1951), l'adaptation de la pièce de théâtre qu'il a également mise en scène, reçoit douze nominations aux Oscars et en remporte quatre, et révèle un nouvel acteur nommé Marlon Brando. Trois ans plus tard, il dirige à nouveau Brando dans Sur les quais, un film sur la corruption syndicale dans le port de New York. Il est nommé 12 fois aux Oscars et en remporte huit. En 1955, il réalise À l'est d'Éden qui révèle James Dean.

Un tournant dans sa carrière survient lors de son témoignage devant le comité parlementaire sur les activités antiaméricaines en 1952 à l'époque de la liste noire de Hollywood, qui lui vaut de vives réactions négatives de la part de nombreux amis et collègues. Son témoignage contribue à mettre fin à la carrière des comédiens Morris Carnovsky et Art Smith, ainsi qu'à celle du dramaturge Clifford Odets[4]. Kazan et Odets avaient conclu un pacte pour se nommer devant le comité[5]. Kazan justifie plus tard son acte en disant qu'il avait pris « seulement la plus tolérable des deux alternatives qui étaient dans les deux cas douloureuses et fausses[6] ». Près d'un demi-siècle plus tard, son témoignage anticommuniste continue à susciter la controverse. Lorsqu'il reçoit un Oscar d'honneur en 1999, des dizaines d'acteurs choisissent de ne pas applaudir tandis que 250 personnes manifestent[7].

Kazan a influencé le cinéma des années 1950 et 1960 avec ses sujets provocateurs et thématiques. Le réalisateur Stanley Kubrick l'a qualifié de « sans aucun doute le meilleur réalisateur que nous ayons en Amérique, capable de faire des miracles avec les acteurs qu'il utilise[8]:36[9] ». L'auteur du cinéma Ian Freer (en) conclut que même « si ses réalisations sont entachées par une controverse politique, la dette que Hollywood – et les acteurs du monde entier – lui doit est énorme[10] ». Orson Welles dira « Kazan est un traître [...] [mais] c'est un très bon réalisateur[11] ». En 2010, Martin Scorsese co-réalise le documentaire A Letter to Elia en hommage à Kazan[12],[13].

  1. Mervyn Rothstein, « Elia Kazan, Influential Director, Dies at 94 », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. « Robert Osborne on Method Acting », sur Turner Classic Movies (consulté le )
  3. George Jr. Stevens, Conversations with the Great Moviemakers of Hollywood's Golden Age, Alfred A. Knopf, , 389–408 p.
  4. "A McCarthy Era Memory That Can Still Chill The New York Times, 16 janvier 1997
  5. Kazan, Elia, A Life. New York: Doubleday, 1988, pp. 462–63
  6. "Scorsese gets personal in his A Letter to Elia" Gulf News, September 6, 2010
  7. "Amid Protests, Elia Kazan Receives His Oscar The New York Times, March 22, 1999
  8. Ciment, Michel. Kubrick: The Definitive Edition, Faber and Faber, Inc. (1980; 1999)
  9. International Dictionary of Films and Filmmakers – 2: Directors, St. James Press (1997) pp. 519–522
  10. Freer, Ian. Movie Makers: 50 Iconic Directors, Quercus Publishing (London) (2009) pp. 84–85
  11. (en-US) in Film, History | January 25th et 2023 Leave a Comment, « When Orson Welles Denounced Elia Kazan as a Traitor for Giving Other Filmmakers' Names to Joe McCarthy (1982) | Open Culture » (consulté le )
  12. "Scorsese Film Defends Anti-Communist Informer Kazan" ABC News, September 4, 2010
  13. "A Letter to Elia" Variety, September 4, 2010

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