On appelle enluminure carolingienne l’enluminure produite entre la fin du VIIIe siècle et la fin du IXe siècle dans l'empire carolingien. Alors que l'enluminure mérovingienne, qui la précède, est purement monacale, la carolingienne est issue des cours des rois francs ainsi que des résidences des évêques puissants. Le point de départ est l'école de la cour de Charlemagne au palais d'Aix-la-Chapelle, à qui l'on attribue les manuscrits du groupe d'Ada, la sœur de Charlemagne. Simultanément, et sans doute au même endroit, apparaît l'école du Palais, dont les artistes sont sous influence byzantine. Les codex de cette école sont aussi, du fait de leur style d'écriture, nommés groupe de l'Évangéliaire du couronnement de Vienne. Leurs particularités stylistiques font que ces deux écoles d'enluminure sont en contradiction directe avec les formes d'expression de l’Antiquité ; elles partagent la caractéristique de donner une clarté aux illustrations, ce qui n'est pas le cas précédemment. Après la mort de Charlemagne, le centre de l'enluminure émigre vers Reims, Tours et Metz. Même si l'école de la cour domine au temps de Charlemagne, l'art du livre s'inspire de l'école du Palais dans les centres ultérieurs.
L'enluminure carolingienne cesse de fleurir à la fin du IXe siècle lorsque se développe une école franco-saxonne, qui reprend des formes de l'ancienne enluminure insulaire, avant que l'enluminure ottonienne n'ouvre une nouvelle époque à la fin du Xe siècle.