En basque, Gaueko signifie littéralement « celui de la nuit ». Un dicton dit Le jour pour celui du Jour et la nuit pour celui de la Nuit. Celui du Jour, c'est l'homme, qui vaque à ses occupations dans la journée, mais qui doit être la nuit dans l'abri du foyer. La nuit, qu'elle soit délimitée par les angélus du soir et du matin, ou entre minuit et le premier chant du coq, est le domaine de Gaueko. Il représente toutes les forces mystérieuses, les démons, les êtres fantastiques qui reprennent alors tous leurs pouvoirs. Il conditionne l'interdit : l'homme (et surtout la femme, d'ailleurs, principale fautive et victime) qui sort la nuit est enlevé et on ne le retrouve jamais. De nombreuses légendes, comme celle de Xaindia, racontent l'enlèvement d'une femme ou d'une jeune fille par des esprits, des diables, le Basajaun, ou Gaueko lui-même, sous une de ses apparences diverses : une vache, un lion, un chien...
Parfois Gaueko apparaissait comme une lumière dans la nuit, sur des hauteurs, les sommets des arbres, des rochers, on l'appelait alors Gauargi. Plus tard Gauargi est devenu le gardien de la nuit, puis une sorte de génie de la nuit sans fonction précise. Un autre génie ou lutin nocturne, se manifestant également par des lumières, est appelé Argiduna.