Hautain

Vendanges de hautains en automne de l'an 1390
Tacuinum Sanitatis (ca. 1390), Wien, Codex Vindobonensis Series nova 2644, fol. 54 verso
Le renard et les raisins, par Milo Winter (1919)
En arrière-plan du renard, une culture de vigne (liane fruitière) qui a été mariée à un arbre. Dessin illustrant les :
Fable 11 (livre III) écrite par Jean de La Fontaine (1621-1695), inspiré de la fable 39 du grec antique Ésope (VIIe -VIe siècle av. J.-C.)
Vitis riparia ou vigne des rivages qui malgré son abandon actuel, est restée positionnée en hautain sur un arbre. Cette espèce cultivée pour ses fruits en grappes, peut atteindre des grandes hauteurs de 10 à 20 m. Photo prise sur l'île aux raisins dans le Parc national des Îles-de-Boucherville; Canada

La culture de la vigne en hautain (hutin en Suisse romande) est une méthode culturale connue depuis l'Antiquité. Cette façon de faire fut particulièrement utilisée par les Grecs, les Scythes et les Romains.

La vigne est mariée à un arbre qui lui sert de tuteur. Ses sarments s'accrochent aux branches et montent en hauteur. Cette technique de cultures associées mariant arbre et vigne, incite et contraint cette dernière à prendre de la hauteur pour se dégager d'un sol moins lumineux. Devenu tuteur, l'arbre taillé permet d'autres productions céréalières, légumières ou fourragères sous son feuillage éclairci (principe de la joualle). Car initialement, la conduite de la vigne en hautain avait pour but d'augmenter la production agricole, en multipliant les cultures sur un même lieu[1].

Cette ancienne technique a été décrite par Columelle et Pline l'Ancien (coltura promiscua), ainsi que par Ibn al-Awwam, l'agronome andalou du XIe siècle. Elle fut longtemps pratiquée en Picardie[2]. Dans les pays méditerranéens, les vignes ont traditionnellement été maintenues en hauteur par des arbres taillés, les hautains.

De nos jours, les hautains de bois vivant ont majoritairement été remplacés par des pieux ou des échalas de bois mort. On trouve néanmoins des derniers vestiges de hautains français en Haute-Savoie, au bord du lac Léman, et dans le piémont pyrénéen. Et cette forme de culture se maintient et même retrouve peu à peu ses lettres de noblesse au Portugal, en Italie et en Crète dans le cadre d'une agriculture biologique de haute qualité (AOC)[1].


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