Comte romain |
---|
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Nationalité | |
Formation |
Couvent des cordeliers de Pons (d) (- Collège de Pontlevoy (d) (- Clongowes Wood College (- |
Activités |
Membre de | |
---|---|
Sport |
Henry-Patrice-Marie Russell-Killough, couramment abrégé Henry Russell, né le à Toulouse (Haute-Garonne) et mort le à Biarritz (Basses-Pyrénées), est un pyrénéiste et écrivain franco-britannique. Membre fondateur de la société Ramond, infatigable voyageur, il est un des pionniers de la conquête des Pyrénées et compte de nombreuses ascensions à travers la chaîne dont une trentaine de premières entre 1858 et 1885.
Né d'un père irlandais installé en France par conviction catholique et d'une mère issue de l'aristocratie gasconne, Henry Russell vit auprès de ses parents une enfance heureuse et marquée par de nombreux déménagements. Il découvre la montagne à l'âge de six ans lors d'une excursion à Cauterets et, dans sa jeunesse, il effectue déjà de longues marches avec sa mère ou ses frères. Après des études en France aux collèges de Pons et de Pontlevoy, puis en Irlande au Clongowes Wood College, il entreprend plusieurs voyages à travers le monde, parcourant notamment l'Amérique du Nord, la Russie, la Chine, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et l'Inde, des aventures dont il relate les nombreux rebondissements dans deux ouvrages publiés en 1858 et 1864.
Pendant l'été 1858, Henry Russell gravit plusieurs sommets pyrénéens et réalise notamment la première ascension du pic d'Ardiden. À partir de 1861, il se consacre exclusivement aux Pyrénées, multipliant les courses en montagne pendant l'été tandis qu'il réside à Pau et Biarritz le reste de l'année. Il devient une figure du pyrénéisme et ses écrits inspirent toute une génération de montagnards. Il se lie d'amitié avec de nombreux amoureux de la montagne comme lui, à l'image de Charles Packe, Franz Schrader, Henri Brulle ou Bertrand de Lassus. Doté de capacités physiques exceptionnelles, Henry Russell peut endurer de longs efforts et marcher pendant plusieurs heures, parfois dans des conditions extrêmes, muni de son bâton ferré. Il éprouve un certain plaisir à passer la nuit sur le sommet qu'il vient de gravir, s'abritant du froid dans le sac en peau d'agneau qu'il se fait coudre pour résister aux températures négatives.
Au début des années 1880, il manifeste le désir de se fixer sur une montagne et fait creuser sept grottes sur les flancs du Vignemale entre 1881 et 1893, l'une d'elles étant située juste sous le sommet de la pique Longue. En 1889, il obtient la concession du massif pour une durée de 99 ans, contre le paiement annuel d'un franc symbolique. Dans ses grottes, Henry Russell reçoit de nombreux visiteurs qui vantent le raffinement et la qualité de son accueil. Amateur des plaisirs mondains quand il réside à Pau, il apporte un certain luxe à la préparation des repas qui contraste avec le confort rudimentaire de ses grottes. Personnage excentrique, rêveur et contemplatif, il incarne un pyrénéisme romantique et se montre critique à l'égard du pyrénéisme sportif qui tend à sa développer à la fin du XIXe siècle sous l'impulsion de jeunes montagnards et du Club alpin français.
Après un dernier séjour au Vignemale en 1904, Henry Russell publie quatre ans plus tard une nouvelle version de son œuvre majeure, Souvenirs d'un montagnard, ouvrage qui mêle des réflexions pratiques et philosophiques sur la montagne au récit de ses nombreuses ascensions. Son image et son souvenir sont encore très présents dans les Pyrénées, où deux statues à son effigie sont érigées à Gavarnie et au château fort de Lourdes, tandis que plusieurs villes de la chaîne ou du piémont lui ont dédié une rue. De même, le pic Russell, un sommet du massif de la Maladeta qui culmine à 3 206 mètres d'altitude, est nommé en son honneur.