L’hypotypose [i.pɔ.ti.poz] (du grec ancien ὑποτύπωσις/hupotúpôsis, « ébauche, modèle »[note 1]) est une figure de style consistant en une description réaliste, animée et frappante de la scène dont on veut donner une représentation imagée et comme vécue à l'instant de son expression. Le discours de la nourrice, dans le Prologue de la Médée d'Euripide, le « songe d'Athalie » de Racine dans la pièce du même nom, le portrait de Clodius fait par Cicéron dans son Pro Milone, ou la description de l'alambic faite par Émile Zola dans son roman L’Assommoir sont des exemples d'hypotyposes.
Elle peut prendre la forme d'une énumération de détails concrets à tel point qu'on peut dire qu'elle franchit les conditions de forme propres à une figure de style. En effet, la figure peut aisément dépasser le cadre de la phrase pour se développer sur plusieurs phrases voire plusieurs pages.
Pour l'orateur latin Quintilien, l'hypotypose est « l'image des choses, si bien représentée par la parole que l'auditeur croit plutôt la voir que l'entendre[1] ». Elle permet la composition de vastes tableaux poétiques « donnant à voir » une scène, comme si les limites de la phrase n'existaient plus. Figure fondée sur l'image, elle est depuis les débuts de l'art rhétorique le procédé privilégié pour animer les descriptions et pour frapper l'imagination de l'interlocuteur. Elle possède plusieurs variantes, selon l'objet décrit. Elle est souvent confondue avec l'ekphrasis, qui est une description réaliste et précise d'un ouvrage d'art.
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