Imagination active

Le Caravage, L'inspiration de saint Matthieu.

L'imagination active est une méthode de la psychologie analytique, théorie créée par le psychiatre suisse Carl Gustav Jung. La méthode consiste à donner une forme sensible aux images de l'inconscient et d'élargir ainsi la conscience. Il s'agit ainsi de fixer son attention sur les humeurs, et, plus généralement, sur les fantasmes inconscients portés à la conscience, puis de les laisser se développer librement, sans que la conscience ne les détermine, mais en interagissant cependant avec eux. Elle conduit donc à « relier les plans conscients et les plans inconscients » ou à donner vie aux images spontanées.

Selon Elie Humbert, continuateur de Jung, l'imagination active est une « méthode de confrontation avec l’inconscient, élaborée par Jung en 1913. Elle consiste à amener un affect à prendre figure afin que le conscient puisse entrer directement en rapport avec lui. Elle emploie tous les moyens spontanés d’expression : imaginer, peindre, écrire, modeler, jouer, danser, parler etc. Elle ne se contente pas de provoquer l’émergence et ne cherche pas à interpréter. Elle vise à permettre une « explication active » avec les facteurs inconscients et, pour cela, met l’accent sur la nécessité pour le sujet de traiter alors les partenaires imaginaires selon toutes les conditions de la réalité et de se comporter comme dans une situation réelle »[1].

L'imagination active est l'un des piliers de la pratique de la psychothérapie jungienne, fondée sur la confrontation du sujet avec ses contenus inconscients, dans un dialogue ouvert. Elle repose sur une fonction essentielle de la psyché : la fonction transcendante. Pour résumer : « Les images venues de l'inconscient placent un homme devant une grande responsabilité. Ne pas les comprendre ou fuir la responsabilité éthique le prive de sa totalité et impose un caractère péniblement fragmentaire à sa vie »[2]. L'imagination active devient ainsi « l'expérience solitaire d'un individu libre mis en relation avec lui-même »[3].

  1. Elie G. Humbert, L'Homme aux prises avec l'inconscient. Réflexions sur la psychologie jungienne, Albin Michel, Coll. Spiritualité, 2000, (ISBN 222607497X), p. 56.
  2. Aniéla Jaffé et Carl Gustav Jung, Ma vie, souvenirs, rêves et pensées, Gallimard NFR, 1966, p. 224.
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