Vue d'artiste de Jacques Cartier par Théophile Hamel, 1844, d'après une œuvre (aujourd'hui disparue) réalisée par François Riss en 1839. Il n'existe aucun portrait authentique du navigateur[1].
Auteur de cartes aujourd'hui perdues[5] et de Relations, récits de ses voyages, Jacques Cartier est le premier Européen à décrire et nommer cette région et ses habitants[6], à une époque où les Espagnols sont déjà installés dans les îles Caraïbes, au Mexique et en Amérique centrale, et commencent la conquête du Pérou.
↑Les cartes qu'il a dressées sont perdues, mais le neveu de Cartier, Jehan Nouel, parle « of a certaine booke made in manner of a sea Chart, which was drawn by the hand of my said uncle[…] well marked and drawne for all the River of Canada ». — Lettre à John Growte, 1587, publiée avec la troisième relation de Cartier par Richard Hakluyt, The Principal Navigations[…], Londres, G. Bishop, 1600.
↑Jacques Cartier se croit arrivé en Asie. Les gens qu'il y rencontre et qu'il décrit ont d'ailleurs certains traits asiatiques. Le mot « canada » signifierait « amas de cabanes » — soit : « village entouré de pieux » ou « bourgade [palissadée] » — dans la langue des Iroquoiens, qu'il a rencontrés l'été sur les bords du golfe, à Gaspé, et qui disent passer l'hiver en amont, dans leur « bourgade » (canada) de Stadaconé. — Dans la Deuxième relation de Jacques Cartier (celle portant sur les années 1535 et 1536, et publiée en 1545, un lexique (voir tout à la fin du « Brief recit de la navigation faicte es ysles de Canada ») de la langue « des pays et royaume[s] de Hochelaga et Canada[,] autrement dicte la Nouvelle-France », nous apprend qu’« ilz (sic) appellent une ville canada ». Cette « ville » que, d’après Cartier, ces Iroquoiens nomment canada, c’est Stadaconé. Ces deux établissements, Cartier les dit chacun « royaume » car ils sont chacun gouvernés par un seul grand chef (tel en France, le roi). L’expression « Nouvelle-France », Verrazzano l’utilisait en 1524 (en latin), Nova Francia et Cartier l’utilise ici pour désigner l’ensemble des établissements d’hiver allant de Stadaconé (alias Canada) à Hochelaga, inclusivement. Et il nomme, explicitement, « Canadiens » leurs habitants.