Jean-Jacques Dessalines

Jacques Ier
Illustration.
Portrait de l'empereur Jacques Ier d’Haïti.
Titre
Empereur d'Haïti

(2 ans, 1 mois et 15 jours)
Couronnement , en la Cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption des Cayes
Prédécesseur Lui-même (gouverneur général)
Successeur Henri Christophe (État du Nord)
Alexandre Pétion (république du Sud)
Gouverneur général d'Haïti

(8 mois et 1 jour)
Prédécesseur Poste créé
Toussaint Louverture (gouverneur de Saint-Domingue)
Successeur Lui-même (empereur)
Biographie
Dynastie Famille Dessalines
Nom de naissance Jean-Jacques Duclos
Date de naissance
Lieu de naissance Grande-Rivière-du-Nord (Saint-Domingue)
Date de décès (à 48 ans)
Lieu de décès Pont-Rouge (Haïti)
Nature du décès Assassinat
Nationalité Haïtienne
Conjoint Marie-Claire Bonheur
Enfants Marie-Françoise
Jacques
Célestine
Jeanne-Sophie
Louis
Sérine
César-Jacques
Francillette Dessalines
Marie-Noël
Rose Louisine
Marie-Thérèse Angèle
Jacques Météllus
Innocent
Suprême
Catherine
Faustin Ier Empereur d’Haïti
Jean-Joseph
Héritier Jacques
Profession Militaire (général de division)
Religion Catholicisme

Jean-Jacques Dessalines
Chefs d'État haïtiens
Monarques d'Haïti

Jean-Jacques Dessalines, également connu sous le nom de Jacques Ier, né le , sur l'Habitation Vye Kay (à Grande-Rivière-du-Nord) et mort assassiné le à Pont-Rouge (aujourd'hui Port-au-Prince), est un esclave affranchi, officier militaire français puis insurgé, et enfin 1er empereur d'Haïti.

Sous la Révolution française, affranchi lors de l'abolition de 1794 obtenue grâce à aux révoltes d'esclaves, il est officier de l'armée française et participe aux affrontements contre les Espagnols et les Britanniques.

Lieutenant-général au service de Toussaint Louverture, il se retourne contre les Français lors de l'expédition Leclerc, envoyée à Saint-Domingue par Bonaparte pour y rétablir l'autorité coloniale et l'esclavage[1]. Dessalines mène alors de nombreux combats, dont la bataille de la Crête-à-Pierrot en , lors de laquelle il galvanise ses soldats avec sa fameuse déclaration : « Que ceux qui veulent rester esclaves des Français sortent du fort, que ceux, au contraire, qui veulent mourir en hommes libres se rangent autour de moi ».

Dessalines devient meneur de la révolution en , à la suite de la capture par trahison de Toussaint Louverture, à laquelle il prend part. Après s’être allié quelques mois avec elles, Dessalines abandonne les forces françaises en et met en place une résistance farouche au général Leclerc, qui meurt des suites de la fièvre jaune, le général de Rochambeau lui succédant et étant battu par Dessalines à la bataille de Vertières, en .

Il proclame l’indépendance d'Haïti le , et s'auto-proclame par la suite « gouverneur-général à vie ». Craignant une nouvelle expédition militaire française et l’annihilation de la population noire, il ordonne le massacre des derniers colons français, entraînant la mort de 3 000 à 5 000 personnes, y compris femmes et enfants, entre février et [2]. Malgré l'épuration ethnique qu'il organise, quelques soldats déserteurs polonais et des colons allemands restent dans l'île, la Constitution promulguée par Dessalines leur octroyant la nationalité haïtienne[3].

En , il est proclamé empereur d'Haïti par les généraux de l'armée, sous le nom de Jacques Ier. Il établit alors un empire autoritaire, héréditaire et de conviction catholique, avec le français comme langue officielle (même si une grande partie de la population ne parle que le créole). Il distribue les meilleures terres des colons français émigrés ou tués à ses officiers, créant ainsi une noblesse haïtienne, tandis que la Constitution du interdit la propriété privée aux personnes blanches sauf à celles naturalisées par le gouvernement[4]. Pour remettre en marche l’économie, il édicte les travaux forcés pour les cultivateurs, avec un règlement plus dur que celui de Louverture, la condition de ceux-ci étant à peine moins mauvaise qu'à l'époque de l'esclavage colonial français.

Contesté par certains officiers de l'armée, Dessalines est assassiné en 1806 à la suite d'une conspiration, laissant ainsi le pouvoir à ses assassins, qui abolissent l'empire et chassent du pays la famille Dessalines.

Considéré comme le « père fondateur d'Haïti », il voit son nom donné en 1903 à l'hymne national haïtien, La Dessalinienne, écrite par Justin Lhérisson.

  1. Dominique Taffin, « Napoléon colonial : 1802, rétablissement de l'esclavage », Les notes de la FME, no 2,‎ (lire en ligne [archive] [PDF])
  2. Philippe R. Girard (2011). The Slaves Who Defeated Napoleon: Toussaint Louverture and the Haitian War of Independence 1801–1804. Tuscaloosa, Alabama: University of Alabama Press. (ISBN 978-0-8173-1732-4)
  3. L'héritage polonais d'Haïti, Dr Joseph Bernard Jr, le 9 août 2011
  4. Haïti. « Constitution du 20 mai 1805 », art. 12-13 [lire en ligne (page consultée le 23 novembre 2019)].

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