Legio III Augusta

La région de l’Aurès aux confins de l’Algérie et de la Tunisie où fut stationnée la Legio III Augusta pendant pratiquement toute son existence.

La Legio III Augusta[N 1] était une légion romaine recrutée, comme sa jumelle la Legio II Augusta, vraisemblablement en 43 av. J.-C. par le consul Caius Vibius Pansa pour Octave (le futur empereur César Auguste). Son nom constitue un jeu de mots pouvant signifier à la fois « la troisième légion d’Auguste » et « la troisième auguste légion ». Contrairement à la plupart des autres légions qui se déplacèrent fréquemment au cours de leur existence à travers l’empire, celle-ci demeura en permanence en Afrique du Nord où elle assura seule la protection de la région, des renforts lui étant adjoints pour de brèves périodes. Auguste la positionna vers 30 ap. J.-C. à Ammaedara située dans les monts de l’Aurès. En 75, elle fut déplacée vers Theveste, un peu à l’ouest d’Ammaedara pour des raisons stratégiques afin d’être plus près des tribus qu’elle avait pour mission de surveiller. Enfin, elle fut transférée en 128 à Lambaesis, à nouveau pour des raisons stratégiques. À la fin du IIe siècle, cette légion était constituée à 93 % de berbères d'Afrique du Nord dont 40 % de fils de vétérans[1] [référence invérifiable].

Bien que l’Afrique ait été une partie de l’empire relativement paisible, la légion dut mater diverses révoltes des tribus nomades de la région. De 17 à 34, elle dut faire face à un ancien légionnaire devenu chef de bande du nom de Tacfarinas. En 71, la légion entreprit une grande offensive contre les Garamantes, peuple berbère libyen, ancien allié de Tacfarinas qui avait mis à sac la ville de Leptis Magna en Tripolitaine. Dix ans plus tard, ce furent les Nasamons, peuple nomade de Libye qui résidaient tantôt sur les côtes tantôt dans le désert, et servaient d'intermédiaire au commerce entre Carthage et l'Égypte qui se révoltèrent contre les taxes imposées par les Romains. Après un siècle de relative tranquillité, ce fut au tour des Quinquegentiens, coalition tribale maure (de l'actuel Tizi-ouzou), et des Fraxinenses, coalition tribale berbère, de reprendre les armes. Il fallut près de dix ans à la légion reconstituée pour mettre fin, vers 260, à cette rébellion qui ressurgit quelque trente ans plus tard et força l’empereur Maximien à venir lui-même y mettre un terme.

Pendant les périodes de calme, divers détachements de la légion furent envoyés à l’extérieur et participèrent à diverses campagnes : celles de Trajan contre les Parthes, celle qui devait mettre un terme à la révolte juive de Bar-Kochba au cours de laquelle la légion fut envoyée à Alexandrie remplacer celle partie en Judée, les guerres contre les Perses sous Lucius Verus d’abord, puis sous Caracalla, ainsi qu’aux guerres de Marc Aurèle contre les Marcomans et à celles de Caracalla, à nouveau contre les Parthes.

Relativement éloignée de l’Italie, la légion ne fut guère impliquée dans les jeux de pouvoir qui amenèrent le renversement de nombreux empereurs, pendant l’Année des quatre empereurs d’abord et pendant l’Anarchie militaire plus tard. Toutefois, en avril 68, le légat de la légion, Lucius Clodius Macer, fut l’un de ceux qui se révolta contre l’empereur Néron qui se suicida en 68. Par la suite, la légion donna son appui d’abord à l’empereur Galba, puis à Vitellus, avant de se rallier à Vespasien, mais seulement après qu’il eut effectivement pris le pouvoir. Sous les Sévères, elle appuya Septime Sévère, originaire de la province d’Afrique, contre l’usurpateur Pescennius Niger.

Une seule exception: lorsque le proconsul de la province d’Afrique, Marcus Antonius Gordianus et son fils furent proclamés empereurs. Restée fidèle à l’empereur Maximin, la légion III quitta la Numidie, marcha sur Carthage et défit Gordien II. Après la chute de Maximin, le petit-fils de Gordien Ier, Gordien III, se hâta de dissoudre la légion pour avoir combattu son grand-père. Elle ne devait être reconstituée que sous Valérien en 253.

Par la suite, et bien que la légion ait sans nul doute joué un rôle important lorsque l’empereur Maximien Hercule dut venir lui-même mettre fin à une révolte en 298, et que les troupes de Maxence durent faire de même en 310, on ignore le rôle précis de la légion.

Elle est encore mentionnée dans la Notitia Dignitatum, document datant vraisemblablement du début du Ve siècle.

Son emblème fut le cheval ailé Pégase ainsi probablement que le Capricorne.


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  1. « ISC - CFHM - IHCC », sur www.institut-strategie.fr (consulté le )

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