Hard Times for These Times
Les Temps difficiles | ||||||||
Première page de Household Words du avec les premiers chapitres du roman. | ||||||||
Auteur | Charles Dickens | |||||||
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Pays | Angleterre | |||||||
Genre | Roman (« engagé » : critique sociale) | |||||||
Version originale | ||||||||
Langue | Anglais britannique | |||||||
Titre | Hard Times for These Times | |||||||
Éditeur | Bradbury and Evans | |||||||
Lieu de parution | Londres | |||||||
Date de parution | 1854 | |||||||
Version française | ||||||||
Traducteur | William Little Hughes | |||||||
Éditeur | Hachette | |||||||
Lieu de parution | Paris | |||||||
Date de parution | 1857[1] | |||||||
Chronologie | ||||||||
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Les Temps difficiles (Hard Times for These Times) est le dixième roman de Charles Dickens, un court roman paru non pas en publications mensuelles comme les précédents, mais en feuilleton hebdomadaire dans sa revue Household Words, du 1er avril au .
Roman social, il a pour cadre la ville fictive de Coketown (image de Manchester, le grand centre textile, et de Preston où Dickens a séjourné durant la grève de ) et montre les difficultés d'adaptation des deux classes sociales (la bourgeoisie d'affaires et les ouvriers) à la nouvelle économie issue de la révolution industrielle. L'auteur y dépeint avec un réalisme dénonciateur une classe ouvrière asservie, misérable et moutonnière, abrutie par le travail répétitif, livrée aux démagogues professionnels, que domine une bourgeoisie pragmatique et utilitariste, avide de profits et de pouvoir, persuadée de la nature quasi divine de ses droits et forte de la bonne conscience qu'elle puise dans les lois de l'économie de marché, mais dont il analyse les alibis et présente les travers avec une ironie mordante.
Comme dans Dombey et Fils paru six ans plus tôt, il fait un portrait acide de la bourgeoisie dont la fortune s'est bâtie sur l'industrie. Thomas Gradgrind, le personnage masculin principal, est le représentant de cette bourgeoisie rationaliste qui se croit investie de la mission de promouvoir le progrès matériel, le productivisme, le culte de l'efficacité, la prévalence des « faits » sur l'imagination, et veut réduire le monde à une série d'équations. Il se rend compte trop tard, en découvrant la souffrance de sa fille Louisa et la déchéance morale de son fils Tom, de l'échec de son système éducatif et de la faillite de son existence.
Malgré des personnages que leurs outrances rendent comiques, comme Mr Bounderby et Mrs Sparsit, l'atmosphère du roman est plutôt sombre et Dickens refuse aux protagonistes un dénouement heureux. Il ne partage pas l'optimisme délibéré d'Elizabeth Gaskell dont le roman North and South, qui se déroule à la même époque et, en grande partie, dans le même espace géographique, suit de très peu le sien dans Household Words, puisqu'il y paraît de à . Traitant aussi des relations patrons-ouvriers, mais d'un point de vue féminin[2],[3], Mrs Gaskell imagine qu'ils finiront par apprendre à se comprendre, alors que Dickens laisse son lecteur dans l'incertitude et le doute quant à l'avenir des personnages et à la solution des antagonismes entre capitalistes et prolétaires.