Ordre hospitalier de Saint-Antoine | |
Ordre religieux | |
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Type | Ordre hospitalier |
Spiritualité | Règle de saint Augustin |
Structure et histoire | |
Fondation | env. 1095 |
Fondateur | Gaston de Valloire |
Fin | 1776 |
Liste des ordres religieux | |
L'Ordre hospitalier de Saint-Antoine ou Antonins regroupe les frères de l'ordre religieux hospitalier des chanoines réguliers de Saint-Antoine-en-Viennois qui de 1095 à 1776 se consacrèrent aux soins des victimes d’un mal mystérieux nommé « mal des ardents » ou « feu de Saint Antoine » ou « ignis sacer » (feu sacré). Ce fut une association d'hommes et de femmes, engagés dans le soin bénévole aux malades, financés par des quêtes, opérant dans des commanderies réparties dans toute l’Europe et même au-delà, qui pourrait évoquer par ces caractères l’ancêtre des ONG médicales humanitaires actuelles, mais dont l’action s’inscrivait dans le contexte des croyances religieuses du Moyen Âge qui voulaient que les épidémies soient envoyées par Dieu et que la guérison passe par la vénération de reliques de saint Antoine.
Une communauté laïque charitable, d’hommes et de femmes, fut d’abord fondée autour d’une relique de saint Antoine, rapportée de Constantinople, qui attirait les pèlerins en grand nombre en raison de sa réputation de guérir du mal des ardents. Des moines Bénédictins furent envoyés dans le petit village du Dauphiné qui accueillait les reliques pour en prendre soin et assurer le service religieux, alors qu’une Fraternité hospitalière laïque d’hommes et de femmes était fondée pour assurer les soins aux malades. Rapidement leur efficience fut reconnue, et en moins d’un siècle, des hôpitaux leur furent confiés en France mais aussi en Italie, dans les Flandres, en Espagne et en Allemagne. Les frères hospitaliers de Saint Antoine vivaient très mal la tutelle des moines Bénédictins, et pour éviter les affrontements, en 1247, le pape Innocent IV érigea la communauté charitable en ordre religieux placé sous la règle de saint Augustin. Puis une évolution de leur statut sur initiative pontificale, en 1297, en faisait un ordre canonial. L’Ordre des Antonins adopta une organisation extrêmement hiérarchisée en commanderies, inspirée des Ordres militaires, ce qui lui permit un développement rapide. Au XVe siècle, l’Ordre comptait plus de 200 commanderies et plus de 370 hôpitaux dans toute l’Europe[1].
Les soins consistaient à fournir d'abord aux malades une nourriture à base de viande, de vin, de pain de bonne qualité, et aussi à appliquer des baumes aux propriétés anti-inflammatoires. Les membres gangrénés noircissaient puis tombaient d’eux-mêmes. Les Antonins se firent une réputation d’excellents médecins si bien que les papes les attachèrent à leur service. Au XVIe siècle, l’observation attentive permet de comprendre que la cause du mal des ardents vient de la consommation de pain contaminé par l'ergot du seigle, dont les alcaloïdes provoquent gangrène, convulsions et hallucinations.
L’adoption par les hospitaliers de Saint-Antoine de la règle de saint Augustin, en 1247, puis leur transformation en un ordre de chanoines réguliers en 1297 ont été, à côté de leur compétence reconnue dans le domaine médical et chirurgical, des atouts essentiels de leur réussite, en leur permettant d’assumer pleinement leur vocation première de soigner les malades, tout en s’affirmant aux yeux du monde comme une institution d’Église prestigieuse[2].
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