PDP-10

PDP-10
Vue partielle d'un PDP-10 équipé d'un processeur KI-10
Fabricant
Digital Equipment Corporation (DEC)
Date de sortie
1966
Date de retrait
1983
Fonctions
Type
Ordinateur
Génération
Deuxième génération (KA-10), troisième génération (CPU ultérieurs)
Unités vendues
Environ 1500
Caractéristiques
Processeur
KA10, KI10, KL10, KS10
Mémoire
KA10 : 16 à 256 kilomots de 36 bits (576 kbits à 9 Mbits, soit 72 ko à 1.1 Mo), puis jusqu'à 20 Mo (générations suivantes)
Système d'exploitation
TOPS-10, TOPS-20, ITS, WAITS, TENEX

Le PDP-10 est un ordinateur créé à la fin des années 1960 par Digital Equipment Corporation. Son nom signifie « Programmed Data Processor model 10 ».

Seul grand système au catalogue de DEC, il cibla une clientèle moins commerciale qu'IBM et fut particulièrement populaire durant les années 1970 parmi les universités et les centres de recherche, notamment Harvard, le MIT, Standford, ou encore le CERN[1], où il servit tant aux travaux de recherche qu'aux tâches administratives.

Les PDP-10 jouèrent un rôle prépondérant dans la création d'ARPANET et des débuts d'Internet, étant à l'époque un des rares ordinateurs abordables disposant de la puissance nécessaire pour le fonctionnement d'une pile NCP puis TCP/IP complète en environnement multi-utilisateurs[2]. De la même façon, le fournisseur de services Compuserve en employa à son apogée plus de 200, et les utilisa jusqu'à la fin des années 1980[3], puis en petite série jusqu'à la fin des années 2000.

L'architecture 36 bits du PDP-10, permettant d'enregistrer les 2x18 bits d'une paire LISP (cons cell) sur un seul mot de mémoire, en fit également un ordinateur particulièrement prisé pour la recherche en intelligence artificielle de la fin des années 1960 au milieu des années 1980, notamment par le MIT AI Lab et le Stanford Artificial Intelligence Laboratory (SAIL), avant l'émergence des machines LISP. SHRDLU, un des premiers programmes de reconnaissance de langage humain, en est un exemple.

Certains programmes développés par le MIT pour le PDP-10 existent encore de nos jours, tels que Emacs, TeX, MacLisp ou encore Scheme.

Selon DEC, il s'en était vendu environ 1500 en 1980[4].

Le PDP-10 utilise un processeur 36 bits comme son prédécesseur, le PDP-6, dont il partage le même jeu d'instructions avec quelques compléments. L'architecture du PDP-10 est particulièrement orthogonale[5], à la manière des PDP-11 ou des microprocesseurs Motorola 68000.

A partir de 1970, DEC abandonna le nom de PDP-10, craignant que ce dernier ne soit assimilé aux mini-ordinateurs de la même marque, au profil de DECsystem10, parfois abrégé DEC-10, auquel se rajouteront ultérieurement les DECSYSTEM20 fonctionnant sous TOPS-20.

Au début des années 1980, DEC travaillait simultanément sur un processeur de PDP-10 de nouvelle génération, le projet Jupiter (KC10), et sur le super-mini VAX, descendant 32 bits du PDP-11. DEC réalisa que ses deux gammes entraient en concurrence, et décida en 1983 l'arrêt de la gamme PDP-10 et du futur processeur KC10, pourtant presque terminé, pour se concentrer sur VAX, plus rentable et doté d'une architecture 32 bits plus contemporaine.

Malgré l'abandon du matériel, un certain nombre de clones furent produit, et l'on trouve encore de nos jours des traces du PDP-10 et du système TOPS-20 dans certains équipements[6].

  1. « Equipement ERASME et ordinateur PDP10 - Google Arts & Culture », sur Google Arts & Culture (consulté le )
  2. « PDP-10 - Computer History Wiki », sur gunkies.org (consulté le )
  3. (en) Thomas Haigh et Paul E. Ceruzzi, A New History of Modern Computing, MIT Press, (ISBN 978-0-262-54290-6, lire en ligne)
  4. (en) « Foonly challenges DEC patents with emulator », Mini-Micro Systems. pp. 15, 17.,‎
  5. « TOPS-20 », sur www.dutchtronix.com (consulté le )
  6. Rich Alderson, « 36bit still in use ? », sun nov 30 14:03:45 cst 2014 (consulté le )

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