Paillasse
Pagliacci (Paillasse en français)[1] est un opéra italien en deux actes de Ruggero Leoncavallo, créé le au Teatro Dal Verme à Milan[2].
Pagliacci s'est rendu célèbre par la mise en abyme de son action dramatique, ainsi que par son manifeste — exposé par l'un des personnages lors d'un Prologue, dans lequel l'auteur appelle à rapprocher fiction et réalité, jusqu'à ne plus savoir distinguer l'une de l'autre. Servi par une musique passionnée et un sens aigu du drame, il illustre parfaitement l'esthétique vériste, fondée sur l'évocation réaliste et directe de « tranches de vie ». Il précède en cela certains aspects de l'œuvre de Giacomo Puccini, que l'on associe souvent au vérisme, qui en a subi l'influence, mais en le dépassant.
Réactualisant la question du paradoxe sur le comédien, qu'illustre le fameux air Vesti la giubba (« Mets la veste ») dans lequel Canio, en plein désarroi juste avant la représentation fatale, exhorte son propre personnage à paraître joyeux sur scène (« Ridi, Pagliaccio, e ognun applaudirà ! »[3]), le rôle a été particulièrement prisé par de célèbres ténors, dont un des plus marquants fut au début du XXe siècle Enrico Caruso.
En raison de sa brièveté (environ 70 minutes) et d'une relative parenté, plus littéraire que musicale, il est souvent associé à un autre opéra vériste composé deux ans auparavant : Cavalleria rusticana de Pietro Mascagni (1890)[4].