Les ponts de France regroupent toutes les constructions de génie civil autres que les bâtiments situées sur le territoire national français qui permettent d’assurer la continuité d'une voie publique ou privée, ouverte à la circulation qu'elle soit terrestre, ferroviaire, fluviale ou piétonne.
Environ 312 000 ponts de portée supérieure à 2 m sont dénombrés en France, se répartissant en 266 000 ponts routiers, 46 000 ponts gérés par Réseau ferré de France, dont 35 000 ponts-rails supportant une voie ferrée et 11 000 ponts-routes supportant une route, et une centaine de ponts-canaux. Le nombre de ponts à la portée supérieure à 5 m est évalué entre 200 000 et 250 000[1],[2]. Les communes et les départements gèrent près de 90 % de ces ouvrages d'art. Environ 12 000 sont gérés par l'État et 12 000 concédés à des sociétés d'autoroute[3].
L’évolution de la technologie des ponts peut être divisée en deux périodes : la période romaine dont le pont du Gard est le symbole et la période contemporaine. Pendant plus de 2 000 ans, la conception des ponts n’a pas connu d’évolution. La période contemporaine a commencé avec la révolution industrielle, lorsque le développement des échanges commerciaux a nécessité la construction d'une grande quantité de réseaux de chemins de fer, de routes et de ponts et où parallèlement les connaissances théoriques ont fait des progrès considérables. Cette période a commencé il y a près de 200 ans et plus de 80 des ponts ferroviaires ont été construits de 1850 à 1900. Elle est marquée par le développement des ponts en béton armé puis en béton précontraint (Pont de Cornouaille), des ponts suspendus de grandes portées (pont de Tancarville) et des ponts à haubans (pont de Normandie), qui ont tous été rendus possibles avec l'introduction de l'acier.
La conception des ponts en France s'inscrit désormais dans un cadre normatif européen, elle est notamment soumise à un ensemble d'Eurocodes.
Leur durée de vie et les désordres varient selon leur nature, leur structure, les matériaux utilisés, l'intensité de leur utilisation et l'agressivité du milieu environnant ; le patrimoine des ponts est globalement vieillissant. Ainsi en 2014, un pont ferroviaire avait en France, en moyenne, 86 ans. Ce patrimoine fait donc l'objet d'un suivi régulier, et diverses études ont mis en évidence l'état préoccupant de certains ponts, ainsi que des lacunes d'entretien (voire de suivi dans de nombreux cas), particulièrement pour les collectivités n'ayant pas de services techniques. La catastrophe du pont Morandi à Gênes en a fait prendre conscience au grand public de ces enjeux, et mis en lumière la nécessité pour les autorités de prendre des mesures adéquates, du fait des importantes responsabilités en jeu.