Probiotique

Mécanismes proposés des actions des souches probiotiques au niveau de l'épithélium intestinal : compétition avec les pathogènes pour les nutriments nécessaires à leur multiplication (A), compétition pour l’adhésion aux sites récepteurs (B), stimulation immunitaire par leurs activités enzymatiques (C), action antagoniste directe par production de peptides antimicrobiens qui inhibent la croissance des pathogènes (D).

Les probiotiques sont des micro-organismes vivants (bactéries ou levures) ajoutés à certains produits alimentaires comme les yaourts et vendus comme promoteurs de santé humaine. Une grande partie de leurs bienfaits allégués ne possède pourtant pas de réel fondement scientifique[1]. Les probiotiques représentent un marché mondial de quelque quarante milliards d'euros en 2018[2].

Les allégations nutritionnelles et de santé portant sur les probiotiques reposent actuellement sur un nombre insuffisant d'analyses statistiques robustes et sur des études hétérogènes qui diffèrent par la durée du traitement probiotique, le modèle utilisé (humain ou animal), la souche probiotique utilisée, son conditionnement (gélule, poudre, yaourt, boisson, crème pour la peau) et son mode d’administration, ainsi que la dose[3]. L'adéquation entre les tests in vitro et la réalité in vivo doit encore être démontrée (en termes de prédictibilité) et les études montrent que si les probiotiques semblent effectivement utiles en cas de déficit du microbiote intestinal, ils n'ont que très peu ou pas d'intérêt lorsque ce microbiote est déjà bien constitué[4]. Ce défaut de preuve a conduit l'Autorité européenne de sécurité des aliments à discréditer, fin 2009, toutes les allégations (« Renforce l'immunité », « Aide l'organisme à se défendre », « Active la santé », « Équilibre la flore intestinale ») mentionnées sur les produits enrichis en probiotiques[5].

Le concept de probiotique, redéfini en 1989 par le microbiologiste britannique Roy Fuller[6], s'applique également en alimentation animale[7]. Il a aussi été étendu à des traitements non alimentaires, en vue de soigner ou prévenir des affections cutanées ou vaginales, en particulier[8]. Enfin plus récemment, le concept a été étendu aux productions végétales[9].

  1. (en) « Probiotics », sur nhs.uk, (consulté le ).
  2. (en) « Probiotics Market Size, Share, Research Report, 2019-2025 », sur grandviewresearch.com (consulté le ).
  3. (en) Mary Ellen Sanders, « Probiotics: Definition, Sources, Selection, and Uses », Clinical Infectious Diseases, vol. 48,‎ , p. 58-61 (DOI 10.1086/523341).
  4. (en) Ibnou-Zekri N., Blum S., Schiffrin E.J. et von der Weid T., « Divergent patterns of colonization and immune response elicited from two intestinal Lactobacillus strains that display similar properties in vitro », Infect. Immun., vol. 71, no 1,‎ , p. 428-436.
  5. Chloé Hecketsweiler, « Les probiotiques n'ont rien prouvé », L'Expansion, .
  6. (en) Roy Fuller, « Probiotics in man and animals », The Journal of Applied Bacteriology, vol. 66, no 5,‎ , p. 365–378 (DOI 10.1111/j.1365-2672.1989.tb05105.x).
  7. (en) Gareth Gordon Syngai, Ragupathi Gopi, Rupjyoti Bharali et Sudip Dey, « Probiotics - the versatile functional food ingredients », Journal of Food Science and Technology, vol. 53,‎ , p. 921–933 (ISSN 0022-1155 et 0975-8402, PMID 27162372, PMCID 4837740, DOI 10.1007/s13197-015-2011-0, lire en ligne, consulté le ).
  8. (en) Barry A. Mizock, « Probiotics », Disease-a-Month, no 61,‎ , p. 259-290 (DOI 10.1016/j.disamonth.2015.03.011, lire en ligne).
  9. (en) Danfeng Song, Salam Ibrahim et Saeed Hayek, Recent Application of Probiotics in Food and Agricultural Science, InTech, (ISBN 9789535107767, DOI 10.5772/50121, lire en ligne).

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