Puits de carbone

Le bois, mais aussi le sol et une partie de la nécromasse végétale, animale, fongique et microbienne des forêts tempérées constituent des puits de carbone parmi les plus importants pour les terres émergées.
De manière générale, les sols, plus encore que les végétaux (même en forêt) sont les premiers puits de carbone, tant qu'ils ne sont pas surexploités, érodés ou dégradés.
Les récifs coralliens, et certains planctons produisent le carbonate de calcium qui constitue le principal puits de carbone océanique et planétaire.

Un puits de carbone ou puits CO2 est un réservoir de carbone (naturel ou artificiel) absorbant du carbone depuis le cycle du carbone. Ce carbone est séquestré dans le réservoir avec un temps de résidence très long par rapport à celui dans l'atmosphère.

Les puits de carbone principaux sont les océans[1] par dissolution et le vivant par assimilation via la flore (forêt, tourbière, prairies, phytoplancton), la faune, et les sols (humus). Les tourbières et prairies contiennent chacune 2 à 2,5 fois plus de carbone que les forêts tropicales humides ; et avec seulement 3 % des surfaces émergées les tourbières stockent près de 613 Gt de carbone, soit près d’un tiers du total planétaire[2]. Les bactéries photosynthétiques, la chaîne alimentaire et la nécromasse qui en dépendent contribuent aux puits de carbone.

En stabilisant la quantité de CO2 atmosphérique, les puits de carbone influent sur le climat planétaire, les écosystèmes et la présence des espèces. Les équilibres récents sont désormais menacés par la production massive de carbone anthropique et sa diffusion dans l'atmosphère. Les puits de carbones absorbent et séquestrent une partie seulement de ce nouvel apport. Ces puits sont eux-mêmes dégradés : la végétation potentielle diminuée par les activités humaines a réduit sa capacité de stockage de carbone par assimilation de 900 à 450 pétagrammes/an[3].

En France, la loi Grenelle II prévoit[4] qu'un rapport du Gouvernement au Parlement portera sur « l'évaluation des puits de carbone retenu par les massifs forestiers » et leur « possible valorisation financière pour les territoires » (art. 83).

Sur le temps long, les processus biologiques d'assimilation et dépôts ont permis l'accumulation d'importants stocks de carbone fossile sous forme de charbon, pétrole, gaz naturel, hydrate de méthane et roches calcaires. Ces stocks datent principalement du Carbonifère.

  1. (en) Christopher L. Sabine, Richard A. Feely, Nicolas Gruber et Robert M. Key, « The Oceanic Sink for Anthropogenic CO2 », Science,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. « Le changement d'usage des sols », sur carbone4.com (consulté le ).
  3. (en) Karl-Heinz Erb, Thomas Kastner, Christoph Plutzar et Anna Liza S. Bais, « Unexpectedly large impact of forest management and grazing on global vegetation biomass », Nature, vol. 553, no 7686,‎ , p. 73–76 (ISSN 0028-0836 et 1476-4687, PMID 29258288, PMCID PMC5756473, DOI 10.1038/nature25138, lire en ligne, consulté le ).
  4. Article 83 de la Loi Grenelle II, p. 115/308 de la version [PDF]

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