Quena | |
Trois exemplaires de quena dite "standard", ou "modèle", ou "type", ou "professionnelle", en sol3. En haut : Quena Instrumentos Ramos, fabriquée au Pérou en bambou et à destination du grand public. Au centre : Quena haut de gamme, taillée dans du roseau d'une espèce endémique de la haute forêt amazonienne ("caña carrizo de Castilla", proche de la "canne de Provence" ou Arundo donax) et vernie par le luthier argentin Daniel d'Amico. En bas : Quena faite en matériau de récupération (ici un morceau de gaine électrique en PVC) dans un bidonville colombien à Ciudad Bolívar (périphérie sud de Bogota). | |
Variantes historiques | quenali/quenilla (variante soprano), quenacho (variante tenor), mama quena (variante basse) |
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Classification | Instrument à vent |
Famille | Bois |
Instruments voisins | Xiao, Shakuhachi, Danso |
Tessiture | Chromatique sur trois octaves à intervalle variable selon l'accord de l'instrument. Pour le modèle standard en sol3: |
Œuvres principales | El cóndor pasa de Daniel Alomía Robles |
Instrumentistes bien connus | Alejandro Vivanco Guerra, Antonio Pantoja, Carlos Benn-Pott, Ricardo Galeazzi, Jean Bessalel, Jean-Michel Cayre, Raymond Thevenot, Facio Santillan, Gilbert Favre, Fernando Sepúlveda, Arturo Flores, Pedro Chalco, Uña Ramos, Jorge Cumbo, Alfredo de Robertis, Guillermo de la Roca, Juan Dalera, Domingo Fontana, Alcides Mejía, Raúl Olarte, Gonzalo Vargas, Mauricio Vicencio, José Miguel Márquez, Gastón Guardia, Lucho Cavour, Joël Francisco Perri, Miguel Conde, Roberto Yujra, Eddy Lima, Darío Domingues, Sergio Calbanapon, Pancho Valdivia Taucan, Rolando Encinas, Raúl Chacón, Sergio Arriagada, Didier Galibert, Jean-Pierre Jolicard, Gonzalo Vargas, Hugo Lagos, Luis Chúgar, Rodolfo Choque, Pablo Salcedo, Pablo Urquiza, Sergio Checho Cuadros, Rene de la Rosa, Juan Carlos Mamani, Luis Rigou, Olivier Milchberg, Mariana Cayón, Micaela Chauque, Marcelo Peña |
Facteurs bien connus | Amaru, Atelier Malopelli, Aymara, Ayriway, Geoffrey Ellis, Horacio Quintana, Instrumentos Ramos, JC Mamani, Jeff Barbe, Lucas Fovet, Lupaca, Tyrone Head, Un Mundo de Bambu, Wari Facteur historique d'instruments de prestige : Milton Zapata |
Articles connexes | Flûte andine |
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La quena (qina[1] ou encore kkhéna[2], en quechua), quéna, ou kena, est un instrument à vent sud-américain issu du métissage entre les instruments de la famille des bois propres à la civilisation andine et ceux issus de la civilisation occidentale, dont elle reprend l'échelle chromatique. Rattachée au groupe des flûtes andines, la quena moderne est largement utilisée bien sûr dans la musique andine, mais aussi dans les musiques latines en général, plus particulièrement dans la partie hispanophone de l'Amérique du sud.
La quena a la particularité de ne posséder aucun système rigide de guidage du flux d'air sur le biseau, c'est donc au musicien de l'orienter et de le concentrer sur l'encoche de manière à produire le son désiré. C'est cette particularité qui offre au quéniste une liberté de jeu importante et produit — associée aux qualités sonores du matériau employé le plus fréquent : la canne ou roseau de la haute forêt amazonienne[3] — le timbre propre à l'instrument, velouté et riche en harmoniques.
Sa prise en main est néanmoins réputée difficile pour un débutant et bien que la quena soit comme les flûtes à bec une flûte droite, verticale, isolée et à trous de jeu, la production du son est très différente de celle de la flûte à bec et se rapproche davantage de celle des flûtes traversières (tout au moins pour ce qui concerne l'interaction entre les lèvres et le souffle du musicien d'un côté, et l'embouchure de l'instrument de l'autre). Le modèle standard muni de sept trous mesure entre 37 cm et 40 cm, est accordé en sol3 et permet de jouer sur un registre de trois octaves avec une échelle chromatique. La variante plus longue, généralement accordée en ré3, au son grave et "chaud", est appelée quenacho. À l'opposé, les modèles plus courts accordés du si4 au ré#4 produisent un son plus aigu et sont appelés quenali ou quenilla. Ces derniers se retrouvent traditionnellement plutôt dans les zones amazoniennes que dans les zones andines. C'est ainsi qu'en France, on retrouve le kapau yetpë pratiqué par les amérindiens de Guyane dont le son est plus aigu encore.
Aujourd'hui pratiquée par des quénistes du monde entier, le plus ancien instrument de type quena, attribué à Homo Sapiens, date d'il y a 35 000 ans[4] et la plus ancienne quena andine, retrouvée en Argentine, date de 2130 av. J.-C. Cependant, il n'est pas, pour le moment, établi de parenté directe entre ces instruments paléolithiques et la quena andine moderne. Au départ rudimentaire, la quena se perfectionne au sein des différentes civilisations andines et sa conception devient de plus en plus régulière et normée. Au moment de la fin l'empire inca et des premiers contacts avec les occidentaux, les quenas correspondaient au système pentatonique propre à la musique traditionnelle andine ou plus exactement pentaphonique - division de l'octave par 5 et 10, comme les lithophones asiatiques préhistoriques, et non comme la gamme occidentale divisée par 6 et 12 (gamme chromatique). Elles étaient jouées dans tous les milieux sociaux de l'empire[5],[6]. Après la conquête espagnole, leur conception s'aligne progressivement sur l'échelle chromatique occidentale, les rendant aptes à jouer les œuvres du répertoire classique européen et de la musique métisse. Le développement de la musique andine sur la scène globale des musiques du monde dans les années 1950-1960 permet aux instruments andins tels le charango, la flûte de pan, le cajón et la quena de sortir des frontières de l'Amérique du Sud et de se diffuser dans le reste du monde[6]. C'est également à cette époque que certaines quenas, originellement presque exclusivement jouées par des hommes et conçues pour ces derniers, adoptent une disposition des trous plus ergonomique ce qui permet l'apparition de quénistes féminines. Par la suite elle a été adoptée par différents genres musicaux, particulièrement le jazz et le tango nuevo, quelquefois le Flamenco nuevo, mais aussi elle participe parfois à la résurgence de la musique ancienne et de la musique baroque en Europe, et s'autorise même quelques incursions dans l'univers du rock.
La quena est, au début du XXIe siècle, un instrument largement diffusé dans la société sud-américaine. À côté des instruments modernes et de précision, on retrouve en effet, dans les quartiers pauvres et les bidonvilles, des instruments faits de matériaux de récupération, mais il subsiste également, au sein des populations rurales et autochtones andines, amazoniennes et du plateau des Guyanes, des formes locales de fabrication traditionnelle à échelle musicale variable. Elle est même aujourd'hui largement répandue dans le monde entier, notamment en France, aux États-Unis, au Japon où elle retrouve son “cousin” le shakuhachi[7].
Elle a été popularisée et enseignée en France par des groupes tel Pachacamac. Des luthiers français (Jeff Barbe[8], Pierre Etchegoyen[9] et d'autres) en ont assuré la production ici. Elle a même été fabriquée lors de stage (Eolocs, etc.) par les futurs musiciens eux-mêmes.
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incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées quel genre de roseau?