La Belgique est caractérisée par une forte question communautaire liée à des tensions linguistiques et culturelles, mais également sociales, économiques et idéologiques.
Au XIXe siècle, la seule langue officielle reconnue par la Belgique était le français, alors parlé par une minorité aisée de la population ; en Flandre, la majeure partie de la population parlait des dialectes néerlandais (flamand, brabançon, limbourgeois), et en Wallonie des dialectes wallon et picard. Si la Wallonie romane s'est peu à peu francisée, ainsi que Bruxelles, ce n'est pas le cas de la Flandre germanique où le mouvement flamand réclamait l'ajout du néerlandais comme langue nationale de la Belgique. En réponse est apparu le mouvement wallon qui visait à maintenir la position dominante de la langue française tout en affirmant son originalité par rapport à la France (les belgicismes).
Au XXe siècle, la question communautaire s'est imposée en Belgique et s'est également complexifiée, notamment avec l'annexion en des Cantons de l'Est, germanophones, la montée en puissance du nationalisme flamand, les tensions sur la question de Bruxelles (ville majoritairement francophone en région majoritairement néerlandophone), la montée des revendications fédéralistes du mouvement wallon ainsi que le déclin économique de la Wallonie. Plusieurs événements politiques, comme la question royale et la grève générale de l'hiver 1960-1961, ont été marqués par une forte disparité communautaire et ont participé à la montée de sentiments régionalistes.
Dans les années 1970, à la suite de l'affaire de Louvain et sous pression des courants et partis régionalistes, commence une série de réformes de l'État qui mettront fin à la Belgique unitaire et poseront les bases d'une Belgique fédérale ; la Belgique en est aujourd'hui à sa 6e réforme de l'État, dont la dernière date de . Les années 1970 sont également une période où les différents partis belges commencent à se scinder entre leur aile francophone et leur aile néerlandophone, au point qu'il n'existe aujourd'hui quasiment plus aucun parti national en Belgique.
Les tensions communautaires ont ainsi donné à la Belgique sa structure institutionnelle fédérale actuelle. Le pays est désormais divisé en trois communautés culturelles et linguistiques (francophone, néerlandophone et germanophone) et en trois régions socio-économiques (wallonne, flamande et bruxelloise). Les tensions communautaires sont aujourd'hui encore très présentes en Belgique, notamment avec la présence d'un nationalisme flamand très important réclamant la mise en place d'un confédéralisme belge voire l'indépendance de la Région flamande, la montée de revendications régionalistes en Communauté germanophone demandant la création d'une Région germanophone et d'une Province germanophone, ainsi que des revendications socio-économiques wallonnes de plus en plus radicales.