Roman populaire

Le roman populaire, — ou littérature populaire ou encore paralittérature — désigne des productions littéraires qui rencontrent un vaste lectorat, lequel s'est développé au cours du XIXe siècle grâce principalement à la diminution des coûts de fabrication de l'imprimé, à la naissance des premiers groupes de presse, et à l'alphabétisation. Ce genre est originellement concomitant de la révolution industrielle et d'une sociologie de la lecture, laquelle pratique n'a pu se démocratiser qu'avec l'apparition du temps pour les loisirs dans un contexte d'urbanisation progressive.

Ces termes recouvrent des œuvres d'une grande variété : romans policiers, d'aventures, historiques, régionaux, d'amour, etc. Le point commun est de présenter une histoire selon une chronologie simple, avec des personnages bien identifiés, des archétypes, et où l'intrigue primera sur les considérations de style. La morale est parfois empreinte de bons sentiments, de « bon sens populaire », voire de manichéisme ; d'autres fois, elle est comme retournée, à grands coups d'effets naturalistes, positionnant les lecteurs face aux notions de juste et d'injuste.

Les œuvres d'Eugène Sue, Alexandre Dumas ou de Georges Simenon, entre autres, sont classées parmi les plus grandes réussites du roman populaire, au regard de leur postérité.

Genre non uniquement français, on retrouve chez les Anglo-Saxons cette notion dans le penny dreadful britannique, et dans le dime novel américain, expressions équivalentes à celle de « roman à deux [ou quatre] sous ».

Longtemps méprisé par l'université, mais objet de collection, le roman populaire constitue une sub-culture, un aspect de la culture populaire et de l'histoire du livre, son étude fut initiée par des pionniers comme Richard Hoggart fondateur du Centre for Contemporary Cultural Studies (en) (1964), Michel Ragon (Histoire de la littérature prolétarienne en France, 1974), ou encore Roger Chartier, Marc Angenot[1], Dominique Kalifa, et Rosalind Krauss[2]. Il rencontre de nos jours un nombre important de chercheurs et d'amateurs, tandis que la production connait une croissance soutenue.

  1. Marc Angenot, « Qu'est-ce que la paralittérature ? », Études littéraires, vol. 7,‎ (lire en ligne).
  2. (en) Rosalind Krauss, « Poststructuralism and the "Paraliterary" », October, vol. 13,‎ , p. 36–40 (ISSN 0162-2870, DOI 10.2307/3397700, lire en ligne)

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