La balle spitzer est un type d'ogive pointue qui est principalement utilisé dans les armes légères individuelles ou collectives. La forme pointu, développée à des fins militaires à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, était une amélioration majeure par rapport à la forme des balles antérieures avec des ogives rondes ou à tête plate (issue de la balle Minié), car les formes du nez pointu étaient moins sensibles aux facteurs balistiques externes comme la traînée pouvant altérer la trajectoire. En concevant une ogive en forme de pointe, les projectiles obtiennent un coefficient de traînée plus faible, ce qui les fait décélérer beaucoup moins rapidement. L'abaissement du coefficient de traînée conduit également à un comportement balistique externe amélioré [1]. Ces améliorations allaient apporter de grands changements dans les méthodes de guerre.
Le développement des balles spitzer et des organes de visée permettant de viser à longue portée pour les fusils de service a révolutionné les doctrines militaires de l'époque. Des zones de combat à des distances allant de 1420m à 2606m, jusque-là hors de portée des armes individuelles, pouvaient être soumis à des tirs de fusil de l'infanterie. Avec les améliorations apportées aux premiers fusils mitrailleur au début du XXe siècle et l'ajout de clinomètres, les escouades de mitrailleuses fixes pouvaient maintenant effectuer des tirs plongeants ou indirects à presque 3 000 m (3 280 yd). La méthode de tir indirect exploite la portée effective maximale, qui est définie par la portée maximale d'un projectile d'armes légères tout en maintenant l'énergie cinétique minimale requise pour mettre hors de combat un individu non protégé, qui est généralement estimée à 15 kilogrammes-mètres (147 J / 108 ft⋅lbf)[2].
Les balles Spitzer ont considérablement augmenté la létalité des champs de bataille de la Première Guerre mondiale. Avant, pendant et après la Première Guerre mondiale, les militaires ont adopté des projectiles spitzer encore plus améliorés sur le plan aérodynamique en combinant un nez pointu avec une base légèrement effilée à l'arrière, appelée queue de bateau, ce qui a encore réduit la traînée en vol. [3] Ces projectiles étaient connus sous le nom de balles de queue de bateau spitzer, ce qui augmentait la portée maximale terminale des cartouches de fusil entre 4115m et 5500m.