Syssitie

Les syssities (en grec ancien τὰ συσσίτια / ta syssitia), dérivé de σῖτος / sitos (« blé »), sont en Grèce antique des repas pris en commun par les hommes et les jeunes gens d'un même groupe social ou religieux. Ces repas en commun sont sans doute liés à l’agriculture, particulièrement au blé, et à son apparition dans le monde grec. Les banquets évoqués par Homère se rattachent à cette tradition, que l'on retrouve en Crète[1] et à Sparte[2], mais aussi à Athènes[3] et à Mégare[4] ; on trouve des traces de semblables repas à Carthage et dans la Rome antique. À l'époque archaïque — par exemple chez le poète Alcman —, le rituel porte également le nom d'ὰνδρεῖα / andreia, littéralement « relatif aux hommes (êtres masculins) »[5]. Dans la Politique, Aristote affirme que l’origine de ces repas en commun se trouverait en Italie, dont les institutions sont antérieures à celles de la Crète[6] : l’ancienneté résulte du fait que la création des syssities en Italie remonte au temps de l’introduction des noms « Italie » et « Italiens », et du passage du nomadisme à la sédentarité agricole : le lien entre l’agriculture et la législation qui permet le développement d’une vie civique semble ainsi établi[7].

  1. Athénée, Deipnosophistes, Livre IV, 143, a-f.
  2. Platon, Les Lois [détail des éditions] [lire en ligne], VI, 780 a ; VIII, 839 c, et 842 b.
  3. La République, Livre III, 416 e.
  4. cf. Théognis de Mégare.
  5. Platon, Les Lois [détail des éditions] [lire en ligne], I, 625 sq.
  6. Aristote, Politique, Livre VII, X, 1329 b 6-7.
  7. Jean Aubonnet, Politique d’Aristote, Livre VII, Notes complémentaires, édition Les Belles Lettres, 2002, p. 196.

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