Tramadol

Tramadol
Énantiomères (1R,2R) (à gauche) et (1S,2S) (à droite) du tramadol
Identification
Nom UICPA (1R,2R)-rel-2-(diméthylamino)méthyl-
1-(3-méthoxyphényl)cyclohexanol
No CAS 27203-92-5
No ECHA 100.043.912
No CE 248-319-6
Code ATC N02AX02
DrugBank DB00193
PubChem 33741
ChEBI 9648
SMILES
InChI
Apparence Poudre blanche • Solution limpide
Propriétés chimiques
Formule C16H25NO2  [Isomères]
Masse molaire[1] 263,375 2 ± 0,015 4 g/mol
C 72,97 %, H 9,57 %, N 5,32 %, O 12,15 %,
Précautions
SGH[2]
SGH06 : ToxiqueSGH09 : Danger pour le milieu aquatique
Danger
H301 et H411
Transport[2]
-
   2811   
Données pharmacocinétiques
Biodisponibilité ~70 %
Liaison protéique ~20 %
Métabolisme Hépatique (déméthylation,
glucuronidation)
Demi-vie d’élim. 5 à 7 heures
Excrétion

Urinaire

Considérations thérapeutiques
Classe thérapeutique Antalgique opioïde modéré
Voie d’administration Orale, IV, IM
Conduite automobile Déconseillée
Caractère psychotrope
Catégorie narcotique
Risque de dépendance élevé[3]

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Le tramadol est un antalgique central développé par la firme allemande Grünenthal GmbH (en) dans les années 1970. Il est classé dans la catégorie des analgésiques de niveau 2, catégorie comprenant également la codéine, les extraits d'opium et anciennement le dextropropoxyphène.

Opioïde, il agit sur les mêmes types de récepteurs que la codéine et la morphine. C'est un agoniste des récepteurs opiacés, mais, contrairement à ces dernières, c'est aussi un inhibiteur de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline[4],[5]. Il possède un pouvoir analgésique légèrement plus fort que celui de la codéine (bien que cela varie selon le métabolisme de chacun, la dose équivalente à 10 mg de morphine ingérés serait de 50 mg de tramadol)[6],[7],[8].

À l'instar des autres analgésiques de niveau 2, le tramadol est disponible en association avec le paracétamol, principe actif avec lequel il agit en synergie ; il se distingue cependant par son utilisation comme antidouleur sans association, en libération immédiate comme en libération prolongée[9],[10].

Il peut entraîner une dépendance, mais celle-ci semble plus faible que celle des morphinomimétiques forts (niveau 3), tout en restant nettement supérieure à celle des antalgiques de niveau 1 et plus délicate que celle induite par la codéine (du même niveau 2)[réf. souhaitée]. En effet, en plus d'induire une dépendance aux opioïdes, s'ajoutent à cause de son action sérotoninergique des phénomènes de sevrage identiques à ceux rencontrés lors de l'arrêt d'un traitement aux antidépresseurs de type ISRS ou IRSNa. À ce titre, il convient de l'employer avec réserve : bien qu'il ne soit pas un stupéfiant, le tramadol n'est délivré en France que sur ordonnance et est inscrit sur la liste I[11].

En France, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a également entrepris de limiter la durée de prescription du tramadol, l'opioïde le plus fréquent dans les cas de décès liés aux antalgiques, pour limiter les risques d'accidents et d'apparition d'une dépendance à long terme. À partir du , les patients traités avec du tramadol doivent faire renouveler leur ordonnance tous les trois mois, contre douze mois jusque-là. Publiée le , cette décision de l’ANSM a pour objectif d'enrayer une dynamique globale de prolifération des décès liés à ces traitements, dont le nombre a presque triplé en quinze ans[12].

  1. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. a et b Fiche Sigma-Aldrich du composé Tramadol hydrochloride ≥99.0% (HPLC), consultée le 7 avril 2018..
  3. L’Agence nationale du médicament place sous surveillance le Tramadol, publié le par Chloé Hecketsweiler, sur le site Le Monde (consulté le ).
  4. (en) The American Society of Health-System Pharmacists, « TraMADol Monograph for Professionals », sur Drugs.com (consulté le ).
  5. (en) Wojciech Leppert, « Tramadol as an analgesic for mild to moderate cancer pain », Pharmacological Reports, vol. 61, no 6,‎ , p. 978–992 (DOI 10.1016/S1734-1140(09)70159-8, lire en ligne, consulté le ).
  6. « Résumé des caractéristiques du produit », sur ANSM, (consulté le ).
  7. (en) NHS Wales, Opiate conversion doses (lire en ligne [PDF]).
  8. CHU Toulouse, Table pratique de conversion des opioïdes de palier II et III (lire en ligne [PDF]).
  9. « Substance active Tramadol », sur eurekasante.vidal.fr, (consulté le ).
  10. Cofer, Collège Français des Enseignants en Rhumatologie, « Item 66 : Thérapeutiques antalgiques - 2. 3 - Tramadol », sur campus.cerimes.fr (consulté le ).
  11. Liste I et II des médicaments sur pharmacorama.com.
  12. « Antalgiques : les chiffres inquiétants de l’addiction aux opiacés en France », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).

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