Transduction est un terme utilisé par Gilbert Simondon (1924-1989) pour désigner l'opération de prise de forme expliquant la genèse de l'individu sur fond de réalité pré-individuelle. La transduction désigne l'opération par laquelle deux ou plusieurs ordres de réalités incommensurables entrent en résonance et deviennent commensurables par l'invention d'une dimension qui les articule et par passage à un ordre plus riche en structures[1]. Il s'agit, pour le dire plus simplement, d'une opération par laquelle une activité se propage et s'amplifie[2].
Le concept de transduction permet à Simondon d'éviter la dichotomie entre le sujet et l'objet : la transduction qui s'opère dans l'esprit est la même que la transformation qui s'opère dans la matière[3]. L'universitaire Pascal Chabot affirme que ce processus est à rapprocher du concept de "durée" chez Henri Bergson, dont Simondon s'inspire[4].
Ce concept n'a pas eu de notoriété du vivant de son auteur, mais il suscite aujourd'hui beaucoup d'intérêt, selon Isabelle Stengers[5].