Transformations de Lorentz

Cet article présente les transformations de Lorentz sous un aspect technique. Le lecteur désireux d'obtenir des informations physiques plus générales à ce sujet pourra se référer à l'article Relativité restreinte.
Hendrik Lorentz en 1916.

Les transformations de Lorentz sont des transformations linéaires des coordonnées d'un point de l'espace-temps de Minkowski à quatre dimensions. En relativité restreinte, elles correspondent aux lois de changement de référentiel galiléen pour lesquelles les équations de la physique sont préservées, et pour lesquelles la vitesse de la lumière demeure identique dans tous les référentiels galiléens. Elles sont parfois considérées comme l'équivalent relativiste des transformations de Galilée de la mécanique classique.

La forme la plus courante est :

(t, x, y, z) et (t′, x′, y′, z′) représentent les coordonnées d'un événement dans deux référentiels inertiels dont la vitesse relative est parallèle à l'axe des , est la vitesse de la lumière, et le facteur de Lorentz est .

Le terme « transformations de Lorentz » peut faire référence aux changements de coordonnées présentés ci-dessus, parfois nommés transformations de Lorentz spéciales ou boost de Lorentz, ou bien à un ensemble plus vaste nommé groupe de Lorentz. Ce groupe est constitué de l'ensemble des transformations linéaires compatibles avec les postulats de la relativité restreinte, c'est-à-dire celles qui laissent invariante la pseudo-norme de l'espace de Minkowski. Le groupe de Lorentz inclut non seulement les boosts de Lorentz pour toute direction arbitraire de l'espace, mais également les pivotements du repère d'espace, nommés rotations statiques[1] de l'espace. Dans le cadre des théories quantiques relativistes et de la description des particules élémentaires, les transformations qui renversent le sens du temps et l'orientation du repère d'espace sont également admises, bien qu'elles puissent sembler dénuées de sens en relativité restreinte. Le groupe de Lorentz est lui-même un sous-groupe du groupe de Poincaré qui étend la définition précédente aux transformations affines, sans se limiter aux transformations linéaires. Le groupe de Poincaré permet ainsi de représenter l'ensemble des changements de repère autorisés en relativité restreinte, y compris ceux impliquant un décalage de l'origine du repère d'espace-temps.

L'éponyme[2] des transformations est Hendrik Lorentz (-). Elles sont ainsi désignées à la suite de Henri Poincaré (-)[3].

Dans l'introduction de la publication « Deux Mémoires de Henri Poincaré sur la physique mathématique »[4], Hendrik Lorentz précise que c'est pour faire en sorte que les équations de Maxwell s'écrivent à l'identique dans tout référentiel galiléen que Henri Poincaré a introduit mathématiquement cette loi[5], en la baptisant du nom de Lorentz. Ce dernier en avait donné une version qu'il a, plus tard, jugée imparfaite[6],[7].

F et F', deux référentiels inertiels pour localiser un même événement.
  1. Amaury Mouchet, L'élégante efficacité des symétries, Dunod, (lire en ligne).
  2. Sokolov 1990, p. 47, col. 11.
  3. Gourgoulhon 2010, p. 197, n. historique.
  4. Hendrik Lorentz, « Deux mémoires de Henri Poincaré sur la physique mathématique », Acta Mathematica, vol. 38, no 1,‎ , p. 293–308 (lire en ligne [PDF]).
  5. Henri Poincaré, Sur la dynamique de l'électron, Comptes rendus de l'Académie des Sciences, vol. 140, p. 1504-1508, 5 juin 1905. Note manuscrite.
  6. Lorentz écrit : « Ce furent ces considérations publiées par moi en 1904 qui donnèrent lieu à Poincaré d'écrire son Mémoire sur la Dynamique de l'électron, dans lequel il a attaché mon nom à la transformation dont je viens de parler. […] je n'ai pas indiqué la transformation qui convient le mieux. Cela a été fait par Poincaré et ensuite par MM. Einstein et Minkowski. »
  7. Henri Poincaré, « Sur la dynamique de l'électron », Rendiconti del Ciorcolo matematico di Palermo, vol. 21, p. 129-176, 1906. Soumis le 23 juillet 1905.

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