Animation de la trajectoire et de l'entrainement d'un objet au passage de l'horizon d'un trou noir en rotation (trou noir de Kerr). Vue stylisée. La "surface" du trou noir est ici modélisée par une caténoïde .
En astrophysique , un trou noir de Kerr [ 1] , ainsi désigné en l'honneur du mathématicien néozélandais Roy Kerr , est un trou noir en rotation et dépourvu de charge électrique .
Plus précisément :
de masse
M
{\displaystyle M}
strictement positive :
M
>
0
{\displaystyle M>0}
;
dont le moment cinétique
J
{\displaystyle J}
n'est pas nul :
J
≠
0
{\displaystyle J\neq 0}
, c'est-à-dire qui est en rotation axiale ;
dont la charge électrique
Q
{\displaystyle Q}
est nulle
Q
=
0
{\displaystyle Q=0}
;
dont l'horizon des événements est en rotation rigide[ 2] , [ 3] .
D'après la conjecture de calvitie , proposée par John Wheeler , il est un des quatre types théoriques de trous noirs[ 4] .
Il est décrit, dans le cadre de la relativité générale , par la métrique de Kerr , découverte par Roy Kerr en 1963 [ 5] , [ 6] . La métrique est une solution exacte de
R
μ
ν
=
0
{\displaystyle R_{\mu \nu }=0}
[ 7] à laquelle l'équation d'Einstein se réduit pour le vide [ 8] , [ 9]
(
T
μ
ν
=
0
)
{\displaystyle \left(T_{\mu \nu }=0\right)}
en l'absence de constante cosmologique [ 8]
(
Λ
=
0
)
{\displaystyle \left(\Lambda =0\right)}
; elle ne dépend que des deux paramètres
m
{\displaystyle m}
et
a
{\displaystyle a}
[ 9] , [ 10] , c'est-à-dire la masse
M
=
m
{\displaystyle M=m}
et le moment cinétique
J
=
M
a
c
{\displaystyle J=Mac}
[ 10] , [ 11] . L'espace-temps dont la métrique de Kerr décrit la géométrie a quatre dimensions[ 12] ; il est vide [ 12] mais courbe bien qu'asymptotiquement plat [ 12] ; il est stationnaire [ 12] et à symétrie axiale [ 13] .
La métrique de Kerr ne décrit un trou noir qu'avec
m
≥
a
{\displaystyle m\geq {a}}
[ 14] , [ 10] . La métrique de Schwarzschild correspond au cas particulier
a
=
0
{\displaystyle a=0}
de celle de Kerr[ 15] , [ 16] . Le trou noir extrémal que celle-ci décrit correspond au cas limite
m
=
a
{\displaystyle m=a}
[ 14] , [ 10] ; la température de Hawking d'un tel trou noir est nulle[ 10] . Avec
m
<
a
{\displaystyle m<a}
, la métrique de Kerr prédit l'existence de singularités nues [ 14] , [ 10] , c'est-à-dire de singularités gravitationnelles qui, contrairement à celles des trous noirs sans rotation, ne seraient pas vraiment occultées par un horizon des événements , hypothèse à laquelle s'oppose la conjecture de censure cosmique , proposée par Roger Penrose [ 17] . La métrique de Minkowski correspond au cas particulier
m
=
0
{\displaystyle m=0}
de celle de Kerr[ 18] .
La métrique de Kerr ne peut décrire qu'un trou noir[ 19] . Le théorème de Birkhoff ne lui est pas applicable[ 20] , [ 21] et elle ne décrit pas le champ gravitationnel à l'extérieur d'une étoile en rotation[ 22] , y compris pendant son effondrement gravitationnel [ 23] .
L'hypothèse de Kerr [ 24] , [ 25] , [ 26] est l'hypothèse selon laquelle tous les trous noirs astrophysiques sont, quand ils sont proches de l'équilibre, bien décrits par la métrique de Kerr[ 25] . En effet, les trous noirs astrophysiques sont considérés comme neutres, dans une très bonne approximation[ 24] .
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