L'utopie technologique (souvent appelée techno-utopie) est une idéologie fondée sur la prémisse que les progrès des sciences et des technologies peuvent et doivent déboucher sur une utopie, c'est-à-dire une réalité idéale et sans défaut.
Une techno-utopie est donc une société idéale, dans laquelle les lois, le gouvernement et les conditions sociales fonctionnent uniquement pour le bénéfice et le bien-être de tous les citoyens, dans un avenir proche ou lointain, à mesure que l'avancement des sciences (celles de la nature, autrement dit de la vie, de la matière ou de la Terre ; les Sciences humaines et sociales ; etc.) et des technologies permettent la réalisation de ces idéaux ; par exemple, on y atteint l'économie de l'abondance, les transformations de la nature humaine, l'évitement ou la prévention de la maladie, de la souffrance et même de la mort.
L'utopie technologique est souvent liée à d'autres discours présentant les technologies en tant qu'agents de changement social et culturel, tel que le déterminisme technologique[1].
L'utopie technologique ne nie pas les problèmes que la technologie peut causer[2], mais croit fermement que la technologie permet à l'humanité de faire des progrès sociaux, économiques, politiques et culturels[3]. Dans l'ensemble, l'utopie technologique considère les impacts de la technologie comme extrêmement positifs.
À la fin du XXe et du début du XXIe siècle, plusieurs idéologies et mouvements, tels que la contre-culture cyberdélique (en), l'Idéologie californienne, le transhumanisme[4] et le singularitarisme, ont émergé en promouvant une forme de techno-utopie comme objectif atteignable.
Le critique culturel Imre Szeman (en) soutient que l'utopie technologique est un métarécit irrationnel parce qu'il n'y a pas de preuves pour le soutenir. Il conclut que l'utopie technologique montre à quel point les sociétés modernes font confiance au progrès pour surmonter les problèmes, malgré toutes les preuves du contraire[5].