Le valencianisme est un courant de pensée prônant la défense et la promotion de l'identité valencienne, de ses traditions, sa culture et sa langue. Sur un plan politique, les sensibilités valencianistes, régionalistes ou, particulièrement, nationalistes, peuvent être revendicatrices d'un degré variable d'autonomie pour la région au sein de l'État espagnol, de son incorporation au projet politique de Pays catalans, voire de son indépendance.
Le valencianisme politique apparaît au XIXe siècle au sein de la Renaixença valencienne, mouvement avant tout littéraire et romantique qui se développe dans le sillage de la Renaixença de la langue catalane, sous l'impulsion de quelques figures emblématiques comme Teodor Llorente et Constantí Llombart.
En raison des oppositions et controverses internes relatives à la définition même de l'identité valencienne, le valencianisme a connu un cheminement complexe et sinueux, et sous cet appellatif peuvent être réunis des mouvements, historiques et actuels, extrêmement hétérogènes et parfois radicalement antagonistes[1]. Malgré le grand engouement pour la question nationale à la mort de Franco et le rôle important joué par les questions identitaires dans la configuration du panorama politique valencien lors de la période de la Transition démocratique en Espagne, les partis se réclamant du valencianisme n'ont, au cours des décennies ayant suivi l'instauration de l’autonomie, bénéficié que d'un appui inconstant et limité de l'électorat valencien. Les années 2010 montrent un changement, avec l'apparition du groupe Compromís et d'autres formations liées, qui s'affirment comme troisième grande force politique valencienne. Les thématiques liées au valencianisme, en particulier les controverses relatives à la langue valencienne et à la relation entre la région et la Catalogne sont néanmoins restées au premier plan de la vie médiatique et politique locale, et ont fait l'objet d'un grand nombre d'études et publications[2].
.« Probablemente no haya otra autonomía donde se haya escudriñado tanto su pasado y debatido su singularidad como pueblo »