Yayue

Le yayue est à l'origine une forme de musique classique et de danse exécutée à la cour royale et dans les temples de la Chine ancienne. Les conventions de base du yayue sont établies durant la dynastie Zhou de l'Ouest. Avec la loi et les rites, il forme à l'époque la représentation formelle du pouvoir politique aristocratique.

Le mot ya (雅) est utilisé pendant la dynastie Zhou pour désigner une forme de texte de chanson utilisé à la cour et recueillis dans le Shijing[1]. Le terme yayue lui-même appaît dans les Entretiens de Confucius[2],[3], où le yayue est considéré par Confucius comme le genre de musique qui est bon et bénéfique, contrairement à la musique populaire originaire de l'état de Zheng qu'il juge décadente et corrompue[4],[5]. Le yayue est donc considéré dans le système confucéen comme la bonne forme de musique qui est raffinée, améliorée et essentielle pour le développement personnel, et qui peut symboliser une bonne et stable gouvernance[6],[7]. Cela inclut le genre de musique cérémonielle solennelle utilisée à la cour, ainsi que la musique rituelle dans les temples, y compris celles utilisées dans les rites confucéens. Dans un sens plus large, yayue peut également désigner une forme de musique chinoise qui se distingue de la forme de musique populaire appelée suyue (俗樂) ou « musique non cultivée », et peut donc également inclure la musique des lettrés telle que la musique qin[8],[9].

Le yayue de cour a en grande partie disparu de Chine, bien qu'il ait existé des tentatives modernes pour sa reconstruction[10]. À Taïwan, le yayue est exécuté dans le cadre d'une cérémonie confucéenne, et en Chine sous une forme renouvelée en tant que divertissement pour les touristes. D'autres formes de yayue se trouvent encore dans certaines parties de l'Asie de l'Est, notamment le gagaku au Japon, l'a-ak en Corée et le nhã nhạc au Vietnam. Bien que le même mot soit utilisé dans ces pays (mais prononcé différemment), la musique ne correspond pas forcément au yayue chinois. Les a-ak coréens ont cependant conservé des éléments du yayue de la dynastie Song longtemps perdus en Chine[4],[11].

  1. Peter Fletcher, World Musics in Context: A Comprehensive Survey of the World's Major Musical Cultures, Oxford University Press, (ISBN 978-0195175073, lire en ligne), p. 345
  2. Chi Fengzhi, « Change and Continuity of Chinese Yayue in Korea »,
  3. « The Analects - Yang Huo », Chinese Text Project
  4. a et b The Concise Garland Encyclopedia of World Music, Volume 2, Routledge; 1 edition, coll. « Garland Encyclopedia of World Music », , 1201–1202 p. (ISBN 978-0415994040, lire en ligne)
  5. « The Analects – Wei Ling Gong », Chinese Text Project
  6. Liora Bresler, International Handbook of Research in Arts Education, Springer, (ISBN 978-1402029981, lire en ligne), p. 85
  7. Women and Confucian Cultures in Premodern China, Korea, and Japan, University of California Press, (ISBN 978-0520231382, lire en ligne), p. 85
  8. Alan Robert Thrasher, Sizhu Instrumental Music of South China: Ethos, Theory and Practice, Brill Academic Publishers, (ISBN 978-9004165007, lire en ligne), p. 2
  9. Isabel Wong, Comparative Musicology and Anthropology of Music: Essays on the History of Ethnomusicology, 2nd, , 37–38 p. (ISBN 978-0226574097, lire en ligne)
  10. (en) Cindy Sui, « Music Bridges the Political Divide Between China and Taiwan », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. (en) Robert C. Provine, Jr., « The Treatise on Ceremonial Music (1430) in the Annals of the Korean King Sejong », Ethnomusicology, vol. 18, no 1,‎ , p. 1–29 (DOI 10.2307/850057, JSTOR 850057)

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